Tombées dans l’oubli, ces véhicules sont revenus sur le devant de la scène il y a quelques années comme objets de mobilité dans les zones urbaines.
BMW Isetta
Pensée par l’industriel italien Renzo Rivolta, l’Isetta est une citadine extrêmes compacte dont l’originalité est de ne disposer que d’une seule porte, à la façon d’un frigo ! En 1955, il vend la licence de sa voiturette à BMW qui essaie de trouver un nouveau créneau pour améliorer sa situation financière catastrophique. La marque allemande propose l’Isetta avec deux blocs de moto « maison » de 250 et de 300 cc. Malgré un comportement routier aléatoire et des performances très limitée, elle remporte un certain succès jusqu’en 1962, année de sa retraite.
Messerschmitt Kabinenroller
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Allemagne compte de nombreux soldats handicapés. Fritz Fend, ingénieur travaillant pour l’avionneur Messerschmitt, se met alors à travailler sur un engin léger leur étant destiné, à mi-chemin entre le vélo et le tricycle. Après avoir construit quelques prototypes, Fend demande de l’aide à Willy Messerschmitt dans les locaux sont vides depuis la fin du conflit. Les deux hommes améliorent le concept et développent une voiture deux places, assez aérodynamique, appelée Kabinenroller. Equipée d’un moteur Sachs 2 temps de 175 cc, la Messerschmitt KR175 est présentée au Salon de Genève 1953. Etroitement dérivée de l’aéronautique, elle dispose d’une grande bulle en verre qui bascule sur le côté en guise de portière. Point de volant mais un manche pour manipuler cet engin à la tenue de route très délicate. Cela ne l’empêche nullement de se vendre et d’évoluer avec l’adoption d’un moteur de 200 cc en 1955 et le développement d’une version à 4 roues (Tiger) en 1958. La production est finalement arrêtée en 1964 à cause de la concurrence de voitures populaires comme la Fiat 500, la Citroën 2CV ou la Volkswagen Coccinelle.
Voisin Biscooter
Gabriel Voisin, concepteur génial d’avions et de voitures à la singularité désarmante, s’intéresse à la reconstruction de la France après la guerre. Il imagine une moto utilisant une mécanique Gnome et Rhone et réfléchit à une voiture simple, accessible au plus grand nombre. C’est la Biscooter, un quadricycle extrêmement simple basé sur un châssis en aluminium et dont la carrosserie est réduite à la plus simple expression. Un prototype à moteur 125 cc est alors construit en 1950 mais celui-ci n’intéresse pas vraiment les industriels français. En 1953, des industriels espagnols s’intéressent au projet de voisin et souhaitent le concrétiser dans leur pays à l’aide de la société Autonacional. Un moteur Hispano-Villiers de 197 cc est alors adapté. Pour l’anecdote, la boîte de vitesses n’est pas équipée d’une marche arrière ! Autonacional lance alors tout une gamme basée sur ce qui est devenu la Biscuter (son nom a été modifié) qui évolue avec plusieurs carrosseries différentes et l’ajout…d’une marche arrière. Près de 18.000 exemplaires sont fabriqués mais l’amélioration des conditions de vie des Espagnols fait qu’il se tourne rapidement vers les automobiles « normales » au début des années 60.
Vespa 400
Rendue célèbre par son scooter Vespa, la société italienne Piaggio décide de lancer également sa microcar. Pour cela, elle s’adresse aux Ateliers de construction de motocycles et d’automobiles (ACMA), une entreprise française qui s’occupe déjà de l’assemblage de ses scooters. Cette dernière conçoit alors une adorable voiturette à la ligne agréable. Placé en porte-à-faux arrière, le moteur est un bicylindre deux temps de 400 cc qui est capable d’emmener la Vespa 400 à 90 km/h. Environ 30.000 exemplaires sont produits entre 1957 et 1961.
Peel P50
La Peel Engineering Company a été fondée à la fin des années 1940 par Cyril Cannell. Ce britannique est né dans l’Essex et a grandi à Londres, mais a passé presque toute sa vie d’adulte sur l’île de Man, dans la ville de Peel. L’entreprise est spécialisée à ses débuts dans la fabrication de bateaux et d’équipements marins, mais les premières expérimentations avec l’utilisation de la fibre de verre la conduisent à la production d’accessoires de moto comme des carénages. En 1953, Peel Engineering s’oriente également vers l’automobile en développant une carrosserie monobloc destinée à reposer sur le châssis d’une Ford Anglia. Cependant, c’est la P50, apparue en 1962, qui permet à la marque de démarrer ses activités en tant que constructeur de voiturettes. Si vous êtes fan de l’émission britannique Top Gear, il s’agit de la microvoiture monoplace à trois roues que Jeremy Clarkson conduit lors d’un essai hilarant dans les couloirs de la BBC à Londres. Longue de seulement 1,34 m, large de 99 cm et haute d’1 m, la P50 est vraiment minuscule et s’attaque déjà au problème de la mobilité dans les grandes villes et ce, il y a plus de 60 ans !
Pour mouvoir ses 56 kg à vide, cet engin dispose d’un moteur 49cc DKW refroidi par air développant 4,5 ch. La monocylindre est associé à une boîte à 3 rapports dépourvue de marche arrière. Pour reculer, il suffit de sortir de la voiture et de la pousser en arrière ! Présenté au Earls Court Motor Cycle Show de 1962, le prototype a seule roue à l’avant et deux à l’arrière, une architecture qui est finalement inversée sur la P50 de série. Vendue 199 £, elle est moins chère qu’une moto. Pourtant, les ventes ne suivent pas et on estime qu’une cinquantaine d’exemplaires sont construits entre 1962 et 1965.
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