La vente de la collection Broual par Artcurial
Le lendemain de la "grosse" vente Artcurial, c'est au tour de deux collection d'être dispersées. La collection Guelon et ses motos le matin, la collection Broual et ses 47 lots qui seront dispersées. Des autos originales qui parleront majoritairement aux amateurs des premières années de l'aventure automobile.
D'où vient la collection Broual ?
Maurice Broual a une histoire qui fait penser à celle d'Henri Malartre, dont on parle ici. C'est un collectionneur qui a débuté sa collection en récupérant et sauvant de la destruction des autos dont personne ne voulait. Et ce, dès le début des années 1960. Peu à peu, la collection étoffant, la collection Broual devint le musée de Briare qui ouvrit en 1964.
On y trouvait quantité d'autos d'avant les années 20, des cyclecars aux prestigieuses Hispano Suiza.
A la mort de Maurice Broual, une partie des autos fut dispersée, et le musée fut fermé le temps d'organiser la succession. Malheureusement il ne rouvrit pas. Certaines autos furent cependant sorties de l'entrepôt à quelques occasions, mais les charges occasionnées ont entraîné ce besoin de vente. Quelques autos resteront dans la collection, mais seulement certains lots emblématiques. Les autres constituent le catalogue de cette vente Artcurial.
Les grosses estimations
Dans cette collection Broual, deux autos dépassent les 100.000 € d'estimation. La plus grosse estimation revient à la Chenard & Walcker 1500 Type Y8 " Tank " dont la date exacte n'est pas connue. Le mot tank n'a aucun rapport avec le fait que ce soit un char de guerre, non, il désigne dans les années 30 les carrosseries fuselées. Cette auto est rarissime, surtout dans cet état. L'estimation est fixée entre 70.000 et 130.000 €. A noter que deux autres Chenard et Walcker 1500 sont présentées.
L'autre auto est une Georges Irat unique. Si la collection présente des roadster identiques à celui qu'on a essayé, c'est dans cet article, cette auto là est unique. Cette auto se retrouva au salon de 1946 puis à celui de 1948. Letourneur et Marchand, débordé, n'a pas pu la carrosser. C'est donc ACB, la carrosserie montée par Maurice Broual qui fit le travail. Une auto unique au passé identifié et estimée entre 80 et 120.000 €. On notera que c'est la seule auto présentant un prix de réserve.
Les insolites
Forcément pour une collection avec autant de raretés, les insolites sont nombreuses. On notera quelques lots qui ont reçu des carrosserie de record et qui seront à coup sûr des modèles qu'on ne croisera que rarement. Elles sont deux dans ce cas.
La première est une des pièces les plus intéressantes de la collection Broual. C'est un Tank Riffard des records à mécanique Renault de 1956. C'est un moteur de 4CV qui est logé dans ce châssis tubulaire qui naît comme une Guépard n°2 carrossée par Pichon Parat. Engagée au Bol d'Or 1956 où elle finit 22e puis aux coupes de vitesse, elle passe ensuite entre les mains d'Heuliez pour devenir la Riffard Renault. Une idée de record vient, mais l'auto ne le tentera pas et se contentera de courses plus classiques. Stockée à Montlhéry, elle est redécouverte chez un ferrailleur. Quand les Broual récupèrent l'auto, ils ne savent pas ce que c'est. Finalement en 1997 elle est remise en route et courra même aux Damier de l'Anneau en 1998 !
Elle est estimée entre 15 et 25.000 € (seulement).
La seconde auto est une De Coucy Prototype Record de 1948. L'auto fut créée en 1948 à partir d'un châssis de F1 et d'un moteur 500cm³ mis au point par l'ingénieur. Finalement le moteur fut remplacé par un 1100 cm³ mais l'auto n'a jamais été terminée. Le moteur est incomplet mais l'auto pourrait rouler en s'y penchant. L'occasion de boucler la boucle près de 70 ans plus tard ! En l'état, elle est estimée entre 5 et 8.000 €.
Quelques autos plus courantes
Attention, plus courantes, signifie surtout ici que ce sont des modèles que l'on a déjà croisé. Ces autos de la collection Broual restent des raretés et des autos hautement désirables.
On commence avec deux représentantes de marques encore existantes. La première est une Renault Primastella Cabriolet PG8 de 1933. Une belle auto à carrosserie spider et moteur 6 cylindres dont il n'existerait que deux autres exemplaires survivants ! Elle est estimée entre 25.000 et 45.000 €.
L'autre est une Citroën Traction 11BL Cabriolet de 1937. L'auto est dans son état d'origine et n'a jamais été restaurée. Son histoire comprend un changement de moteur pour une réparation. Elle est estimée entre 50.000 et 70.000 €.
Ensuite, parmi les marques disparues, d'autres belles autos sportives et reconnues faisaient partie de la collection Broual. On commence avec une superbe Amilcar CGSS de 1929, le top de l'Amilcar, version sport la plus aboutie de la CC. Une auto dans un bel état estimée entre 35 et 55.000 €.
Suit une Georges Irat MDU 6CV de 1937. Une auto relativement rare, exactement la même que la Georges Irat qu'on avait essayé, et il n'y a que 27 moteurs MDU recensés ! Elle est estimée entre 12 et 18.000 €.
La BNC 527 Monza de 1929 est en moins bel état mais partage la provenance du moteur. C'est un Ruby, mais en version DS. Elle est carrossée en "Saint Hubert" : un roadster avec une porte et un coffre, et c'est rare, il n'y en a eu que 20. Elle est estimée entre 20.000 et 35.000 €.
Enfin on termine avec une Delage Type DISS Sport Surbaissé 11CV de 1925. Avec sa carrosserie souple elle fait partie des meilleures 2 litres d'alors. Une auto estimée entre 15.000 et 25.000 €.
Une seule auto étrangère, et c'est peut-être la meilleure affaire.
Sur les 47 lots, une seule auto n'est pas française. En plus c'est une des rares après-guerre mise en vente de la collection Broual. C'est une Glas 1300 GT de 1966. L'auto n'a pas tourné depuis des années, mais elle constituera une bonne base de restauration. Elle est estimée entre 8 et 14.000 €. Un prix plutôt compétitif, surtout pour une auto complète !
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