Peugeot 104, Une Première Vraie Lionçonne Plusieurs Fois Déclinée

2 Jahre, 2 Monate her - 4 Oktober 2022, News d’Anciennes
PEUGEOT 104
PEUGEOT 104
En 2022 il n’y a pas qu’une citadine au losange qui fête ses 50 ans. Du côté du Lion aussi on en a une, même si on en voit moins et qu’on y pense moins : la Peugeot 104, elle aussi apparue en 1972. C’est le résultat d’une très lente évolution du constructeur qui sortit petit à petit de ses traditions.

Beaucoup des images de cet article sont issues du reportage de Bruno sur les 50 ans du modèle :

QUAND LA CONCURRENCE DICTE LES GRANDES LIGNES D’UN PROJET !
Les origines de la Peugeot 104 remontent à 1966. Cette année là les deux géants industriels que sont Renault et Peugeot s’associent pour créer de nouveaux moteurs. C’est cette association qui donnera la Française de Mécanique basée à Douvrin et qui industrialisera les moteurs. On prévoit donc de fabriquer un V6 et un V8 (seul le premier sera fabriqué, c’est le PRV, on en parle ici), mais également un moteur de petite cylindrée et un 2 litres. Si Renault se charge du second c’est le lion qui étudie le petit moteur.

C’est celui qui deviendra le Moteur X qui nous intéresse. Il est pensé de façon à motoriser une auto compacte. On va en effet reprendre une des caractéristiques de la Mini, mais aussi de la 204 qui est apparue en 1965 et qui était la première traction de la marque : placer la boîte et le pont sous le moteur. Le carter sera commun et obligera à incliner l’ensemble. Évidemment ce petit moteur est pensé pour une auto qui sera une traction.

Avec cette nouvelle mécanique Peugeot a une ambition : descendre en gamme. La 204 est alors la plus petite auto proposée par la marque et c’est une 6cv, en gros le segment moyen du marché automobile d’alors. Mais Citroën, Simca et Renault sont les seuls présents en dessous. Peugeot et Renault lancent en 1969 le Projet M-121 qui va plus loin que le simple moteur en partageant également beaucoup de pièces du train avant. Quand chacun se met à développer son auto on obtient deux autos cousines sans que ce soit bien connu : les Renault 14 et Peugeot 104.

Cette dernière vise les 5CV mais doit aussi, contractuellement ne pas s’attaquer à une Renault équivalente. Renault prépare sa R5 mais sa définition est de toute façon trop différente de l’idée que se fait Peugeot d’une petite auto. Si la carrosserie bicorps est une obligation sur ce secteur qui évolue vite, le lion ne croit pas au concept hayon et trois portes.

Pour le style on fait appel à un allié de longue date (complété par le bureau du style de Peugeot) : Pininfarina.

SALON DE PARIS 1972 : GRANDE PREMIÈRE POUR LA PEUGEOT 104

La Renault 5 a été présentée en Janvier et en Octobre la petite voiture qui intéresse les visiteurs du salon de l’automobile c’est la Peugeot 104.

La nouvelle lionne se définit alors comme la plus petite berline du monde. Berline ? Oui, Peugeot a fait le choix de proposer une auto 4 portes. Pas de hayon au programme mais un vrai coffre, histoire de ne pas se fâcher avec une frange traditionnelle de la clientèle pour qui le hayon reste l’apanage des utilitaires.

Et tout ça rentre dans 3.6m ! La version 3 portes n’est pas non plus de la partie. Si la puissance fiscale est la même que la R5, la définition de la lionçonne est clairement différente. Deuxième traction de la marque, elle inaugure donc le Moteur X. Il est fabriqué en alliage avec un arbre à came en tête la première mouture cube 954 cm³. 50ch SAE en sortent ce qui propulse l’auto de 760 kg à 135 km/h. Le prix de 12600 frs la place au-dessus de la version TL de la Renault. Mais on a deux portes de plus !

La production est alors lancée et près de 17.000 autos sont fabriquées avant la fin de l’année.

Dès le Salon de Paris 1973 on présente les premières évolutions de la Peugeot 104. Tout d’abord la version coupé, la trois portes. Finalement, il faut bien se rendre à l’évidence, la lionçonne gagnera encore des parts de marché en étant encore plus petite. Et avec cette nouvelle configuration, pas le choix, on doit adopter le hayon.

L’empattement est réduit de 9cm. Le moteur est le même mais l’équipement est meilleur avec notamment un tableau de bord à trois cadrans, des peintures métallisées et des sièges aux dossiers inclinables. En fait, même si elle est plus petite la Peugeot 104 Coupé est plus chère que la berline. C’est une version plus petite mais voulue plus dynamique, on la place plus haut en gamme.

Cette dernière reçoit quelques équipements et options supplémentaires au passage mais n’évolue pas profondément.

Les évolutions suivantes arrivent de nouveau au salon de Paris. Les autos de l’année modèle 1975 recevront des feux de détresse et quelques aménagements intérieurs. Mais surtout les berlines deviennent une gamme avec les Peugeot 104 L et GL. Pour satisfaire au sigle de Grand Luxe, elle offrira des enjoliveurs de pare-brise, de lunette arrière et de seuil de porte (partagés avec le coupé), le tableau de bord de la 3 portes, et des cendriers et accoudoirs de porte à l’arrière.

1976 : LA PEUGEOT 104 SE MET AU SPORT
Au salon 1976 c’est au tour du coupé de se scinder en deux gammes distinctes. Celui de base sera le ZL et ne change pas de définition.

Par contre on présente la ZS qui évoluera avec les 6CV. On la veut plus performante et elle reçoit par conséquent le Moteur X de 1124 cm³ avec carbu Solex double corps dont la puissance est affichée à 66ch. Le circuit de freinage est doublé et des barres antiroulis sont ajoutés à l’arrière. Sans trop parler de sport, on le sous-entend clairement, et ce n’est qu’un début.

Extérieurement on la reconnaît par son monogramme et ses enjoliveurs de roue plus grands. L’équipement intérieur progresse aussi avec des appuie-tête à l’avant, une banquette arrière chauffante (!) et des ceintures à enrouleur. Le côté sportif se traduit par l’adoption d’un compte-tour.

Du côté des berlines on note des feux arrières plus larges et un nouveau carbu Solex.

Une nouvelle Peugeot 104 arrive au salon de Genève en Mars 1976. C’est la ZS Rallye qu’on reconnaît extérieurement avec ses élargisseurs d’aile et ses jantes alliage. Pour la partie technique, on mise surtout sur le moteur. Elle reçoit le 1124 mais avec une culasse spécifique et deux carbus double corps Solex. La puissance atteint alors 80ch et l’auto file à 166 km/h. Là, c’est du vrai sport qui est au programme.

Avant le salon de Paris on note deux nouveautés automobiles qui gravitent autour de la Peugeot 104. Le Projet M-121 « à la sauce Renault » est sorti, c’est la Renault 14 commercialisée en Juin 1976.

En Août le groupe Peugeot présente une petite sœur à la 104. Reprenant la carrosserie de la 104 Coupé et équipée d’une mécanique d’Ami 8 c’est la Citroën LN qui est débarque. C’est la première auto née du rachat des chevrons par le lion… et c’est un vrai hybride des caractéristiques des deux marques.

Entre l’été 1976 et le salon de Paris on refond la gamme des berlines Peugeot 104. Déjà, elles cèdent à la mode. Le hayon s’est démocratisé et les petites berlines au lion y passent aussi. Et toutes ont reçu le double circuit de freinage et un carbu indéréglable pour répondre aux normes antipollution. Mais globalement on note une montée en gamme. La L est supprimée et sa place est reprise par la GL et reste la seule 5cv… mais reprend les finitions de la L.

Car au dessus on retrouve maintenant deux modèles. La Peugeot 104 GL 6, tout d’abord, avec le Moteur X 1124cm³ à simple carbu et ses 57ch. Elle se reconnaît avec ses phares rectangulaires et les clignotants dans les pare-chocs.

Au dessus de ce nouveau modèle on retrouve la Peugeot 104 SL. Elle reprend les finitions de l’ancienne GL (tableau de bord de coupé, accoudoirs arrières, etc) et le moteur 1124 cm³.

Pendant le salon les visiteurs peuvent aussi découvrir une auto à part. Une Peugeot 104 revue par Pininfarina en mode « coupé de loisir », la Peugette :

Peu de nouveautés distinguent les autos du millésime 1978 si ce n’est le lion désormais moulé dans le plastique de la calandre.

Les coupés voient aussi leur arrière évoluer à la suite du montage de nouveaux feux et les ZS reçoivent aussi des longue-portée intégrés dans le pare-chocs avant.

On présente aussi un nouveau coupé, la ZA, une version affaire dont la banquette est remplacée par un plancher plat.

En Mars 1978 la Peugeot 104 se décline en série limitée, une mode qui gagne peu à peu tous les constructeurs qui veulent remettre les projecteurs sur une auto déjà bien installée. C’est la Sundgau, une berline équipée du moteur de 66ch de la ZS avec une peinture grise métallisée et une bande noire adhésive sur le côté.

Pour l’année modèle 1979 la Peugeot 104 GL reçoit elle aussi les phares rectangulaires. On présente également la Berline 104 S qui reprend le moteur et les équipements de la Sundgau mais sans limite de nombre et avec plusieurs coloris.

Côté coupés la ZL reçoit le 1124 cm³ de 57ch tandis que débarque la plus célèbre des Peugeot 104, la ZS2. Sa production est limitée à 1000 exemplaires et cette version sportive reçoit le Moteur X de 1360 cm³ et une cavalerie de 93ch. On ne se cache plus, la première bombinette de la marque, l’ancêtre de toutes les GTI (même si l’appellation est déjà utilisée), c’est elle !

À partir de 1979 c’est en Juillet qu’apparaissent les nouveaux millésime (on en parle plus en détail par ici). La gamme est alors totalement revue.

Côté berline la 104 GL 6 devient la GR tandis qu’apparaît la SR et son moteur de 1219 cm³ de 57ch. Les sportives de la gamme, les S et ZS reçoivent un moteur 1360 cm³ identique à celui de la R14 TS. Au lieu des 93ch de la ZS2 il se contente ici de 72ch mais présente quand même une augmentation de puissance bienvenue.

Pour le millésime 1981, qui sort donc en Juillet 1980 la gamme est revue puisque les rapports de boîte sont modifiés. Cela permet donc à certains modèles d’abaisser leur puissance fiscale.

On trouve plusieurs autos qui deviennent des 4CV fiscaux. D’abord la 104 GL avec ses phares carrés, son petit pare-chocs et toujours le 954 cm³ de 45ch. C’est la plus bas de gamme mais aussi la plus old school. Ensuite la 104 GR avec phares rectangulaires, de gros pare-chocs et le 1124 de 50ch. Et puis deux coupés sont aussi concernés, la 104 Z avec les phares carrés et la ZR avec phares rectangulaires et équipement améliorés. Toutes deux reçoivent le 1124 de 50ch.

Dans les 6cv, on retrouve la Peugeot 104 SR dont le 1124 développe 57ch et qui se reconnaît avec ses phares rectangulaires, des bandes de protections latérales et des jantes à 5 trous.

En haut de la gamme on retrouve des 7CV. Une seule berline est concernée, la S et son penchant 3 portes, la Z et leur 1360 de 70ch.

Au millésime 1982 la Peugeot 104 GL est au centre de l’attention. Elle reçoit enfin le 1124 de 50ch et des phares rectangulaires. D’ailleurs le 1124 est modifié puisque la nouvelle Talbot Samba en a éprouvé une version revue qui abaisse notamment la conso et toutes les 104 en bénéficient.

Une évolution touche aussi les SR, S et ZS qui reçoivent une boîte à 5 rapports.

L’année suivante on dévoile une nouvelle série limitée, le Coupé Style Z. Cette Peugeot 104 trois portes reçoit un spoiler à l’avant, un monogramme spécifique, une boîte 5 et un intérieur tweed.
Le coupé ZR disparaît au profit d’une ZS de 72 ch qui complète la version 80ch.

LA PEUGEOT 104 RÉDUIT LA VOILURE
En Juillet 1983 on dévoile le millésime 1984 qui change beaucoup de chose. Le projet Peugeot M24 est terminé et on a présenté la 205 en février. De fait il ne faudrait pas concurrencer la nouvelle venue avec des versions de la 104 qui seraient trop proches. Ainsi on ne garde qu’une seule 5 portes dans la gamme, la GLS qui reçoit des sièges avant à dossier inclinable. Côté coupé, on supprime la ZS de 72 ch.

En Juillet 1984 le tableau de bord de toutes les 104 est tout de même refondu. On ajoute des témoins de niveau d’huile et de liquide de refroidissement. La présentation extérieure se simplifie puisque les entourages des vitrages sont supprimés. Si les coupés sont peu modifiés, la GL devient GLS avec peinture métallisée, spoiler avant, boîte 5, équipements accrus… mais sa production se fait uniquement sur commande.

Les modifications suivantes arrivent en Avril 1985. La ZS est supprimée laissant définitivement la place de la petite Peugeot sportive à la 205 GTI sortie un an auparavant. La gamme se compose alors de la GLS, la Z et la ZA, qui abandonne le 954 cm³ pour enfin adopter le 1124.

Les modèles 1987 et 1988 seront identiques. La calandre change avec trois barrettes horizontales couleur caisse tandis que les pare-chocs sont gris au lieu de noir. Les sièges récupèrent les motifs flammés apparus sur la 205. Les GLS et Coupé Z Style reçoivent de vrais enjoliveurs au lieu des cabochons et sur les 3 portes l’espace entre les phares arrière est peint en noir.

En Juin 1988 la Peugeot 104 tire sa révérence. 1.624.992 autos auront été construite à Mulhouse et Sochaux en 16 ans. On notera aussi que les deux dérivés de la 104, les Citroën LN et Talbot 104 ont quitté la scène deux ans auparavant… et que la Renault 14 s’est arrêtée en 1983 ! La lionçonne aura eu une belle longévité mais laissera un créneau qui ne sera vraiment repris qu’en 1991 avec l’arrivée de la 106.

ELLES AURAIENT PU COMPLÉTER LA GAMME…
Hormis la Peugette, d’autres études ont été faites pour compléter la gamme de la Peugeot 104. C’était une habitude du lion qui proposait souvent un panel complet de ses modèles.

Ainsi on a produit, en 1975, un prototype qui montre vraiment qu’on ne croyait pas au hayon… au point de proposer une Peugeot 104 tri-corps !

Dans la même veine et dans la même période, on étudie la Peugeot 104 Break, plutôt réussie à part ses phares énormes puisqu’empruntés directement à la 504 !

Enfin, une auto pas de série… mais fabriquée tout de même à plusieurs exemplaires (une dizaine semble-t-il), un cabriolet proposé par Sovra entre 1983 et 1987.

LA PEUGEOT 104 DE NOS JOURS
Si on voit encore des Peugeot 104 dans les événements d’anciennes, il faut bien dire que les versions sportives y sont pour quelque chose. Rares sont les berlines L ou GL. Comme pour toutes les autos des années 70 en fait.

Pourtant ces berlines feront d’excellentes autos de tous les jours. Fiables, avec des pièces trouvables relativement facilement, on peut trouver des modèles en bon état entre 2000 et 2500 €. Les versions S seront à chercher entre 2500 et 3000 €, barre que peut aisément dépasser une rare Sundgau.

Les coupés sont donc les plus visibles. Et aussi les plus recherchés donc les plus chers. Une Z se trouvera à partir de 3000 €. Pour les ZS on pourra dépasser les 4000 € et monter encore plus haut si elle a été préparée. Et la ZS2 me direz-vous ? C’est le graal du genre. Déjà il faudra en trouver une vraie et ensuite la payer puisqu’on dépasse les 18-20.000 € !

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