Lancia Delta HF Turbo (1983 – 1993), la bombe chic, dès 8 500 €

hace 1 año, 5 meses - 19 octubre 2022, caradisiac
Lancia Delta HF Turbo (1983 – 1993), la bombe chic, dès 8 500 €
Bien avant l’Integrale, la Delta HF Turbo s’est distinguée en associant performances élevées, comportement efficace et présentation chic. Une compacte sportive diablement intéressante, et encore relativement abordable. Mais plus pour très longtemps.

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Lancia Delta HF Turbo est-elle collectionnable ?

Compacte la plus sophistiquée de son temps quand elle est sortie, la Lancia Delta est devenue une sportive très recommandable en 1983, en se déclinant en HF Turbo. Performante avec ses 130 ch (puis 140 ch dès 1986), efficace, confortable et raffinée, elle faisait étalage d'une gamme de compétences assez étonnante. Malhreuseusement, chère et trop discrète, puis éclipsée par l'Integrale, elle s'est peu vendue. Voici donc une auto très rare, extrêmement agréable à conduire et encore abordable, surtout quand on voit les prix des sportives de son époque. A préserver très vite !

Les fans de Lancia ont eu beaucoup de mal à accepter que leur marque soit rachetée par Fiat en 1969. Pourtant, ses finances étaient à sec et elle n’avait aucun nouveau modèle dans ses tuyaux. Le géant italien a, par la suite, su doter à Lancia des autos modernes et compétitives, notamment la Delta, sortie en 1979.

Etablie sur la plateforme de la Ritmo, elle s’en distingue techniquement par ses suspensions, bien plus évoluées. En effet, la Delta récupère le train arrière maison, une sorte de multibras avant l’heure avec ses jambes de force et ses tirants multiples. Première compacte premium moderne, la Lancia est élue voiture de l’année 1980.

Elle est appréciée pour sa présentation chic, sa finition et ses qualités routières de très haut niveau. Celles-ci laissent toutefois espérer plus puissant que le 1,5 l de 85 ch animant initialement la version supérieure.

Une GT, forte du 1,6 l double-arbre Lampredi de la Ritmo 105 TC, est lancée en 1982, année où apparaît également un intéressant concept de Delta Turbo 4x4. Celui-ci engendrera deux variantes sportives. L’Integrale, en 1987, qui en reprend le principe des quatre roues motrices, et, bien avant, la HF Turbo, dévoilée en 1983.

Elle récupère le 1,6 l turbo du concept. Ce bloc, suralimenté par un turbo Garrett T3 se pare d’un allumage électronique Marelli Microplex et développe 130 ch. Il s’attèle à une boîte ZF à 5 rapports, similaire à celle de la Ritmo Abarth. Les chronos impressionnent : près de 200 km/h au maxi et moins de 30 s pour le 1 000 m DA. A 84 900 F en 1984, soit 25 200 € actuels selon l’Insee, elle est considérée comme relativement chère.

A ce prix, les vitres teintées (électriques à l’avant), la banquette arrière en deux parties, le volant cuir réglable et les jantes alliages (chaussées en pneus Michelin TRX) sont de série, soit une belle dotation à l’époque. La Delta HF est très appréciée pour ses performances (inédites sur une compacte à 5 portes), son comportement routier, son raffinement et son confort. Mais ses pneus (170 de large) sont jugés limités.

En mai 1986, la Delta bénéficie d’une large mise à jour. Pas tant à l’extérieur, où les bas de bouclier, les projecteurs et les rétroviseurs sont modifiés. A l’intérieur, c’est plus net car on découvre un nouveau tableau de bord, inspiré de celui de la Prisma et une sellerie inédite. Sous le capot, le moteur reçoit une nouvelle culasse (l’échappement se fait désormais par l’avant) ainsi qu’une injection électronique Weber IAW en remplacement du carburateur sur la HF.

En conséquence, la puissance grimpe à 140 ch, et les performances s’améliorent légèrement. Pourtant, dans une logique brumeuse, Lancia choisit de réduire la largeur des pneus, qui chute à 165… D’ultimes modifications sont apportées en 1991, où la HF, outre des coloris et des revêtements internes revus, reçoit les projecteurs circulaires ainsi que le capot bombé de l’Integrale. Ô miracle, les pneus passent à 185 de large et la direction assistée est livrée en série. En 1993, cette génération de Delta tire sa révérence, à l’exception de l’Integrale, qui durera jusqu’en 1995.

Combien ça coûte ?

La cote grimpe progressivement pour la Delta HF, qui se déniche à l’heure actuelle dès 8 500 € en bon état, qu’elle soit à carburateur ou à injection. Evidemment, le kilométrage sera élevé, environ 150 000 km, mais le plus important demeure l’état. Les modèles vraiment impeccables atteignent 10 000 €, alors que si le totaliseur reste sous les 100 000 km, le prix peut grimper jusqu’à 15 000 €, ce qui est à considérer comme un grand maximum.

Quelle version choisir ?

Les écarts sont relativement peu marqués entre les générations, mais on préfèrera les Delta à partir de 1991, car elles sont mieux protégées contre la corrosion.

Les versions collector

Toute Delta HF en parfaite condition et totalement d’origine sera un collector. A fortiori si elle totalise moins de 100 000 km. Les options telles que les sièges Recaro ou le toit ouvrant constituent des plus.

Que surveiller ?

Moyennant un entretien rigoureux, la Delta HF est une auto mécaniquement très robuste, passant sans ennui majeur les 150 000 km, turbo compris. Vidanges tous les 5 000 km pour le moteur, tous les 40 000 km pour la boîte, et courroie de distribution à changer tous les 80 000 km environ. Surveillez bien les soufflets de cardan, ils sont pénibles à changer, et les fuites au thermostat, fréquentes.

Dans l’habitacle, le revêtement en Alcantara se troue au niveau du bourrelet gauche du sièges conducteur, mais les plastiques vieillissent bien et l’électricité n’est pas si capricieuse. Mais les accessoires tels que les moteurs de vitre et d’essuie-glace fatiguent vers 130 000 km.

Le vrai problème est ailleurs. En effet, une des plus grandes compétences de la Delta, c’est de rouiller. Surveillez les angles inférieurs du pare-brise, et de la lunette arrière, le pavillon (à cause du tube de lave-glace arrière, qui fuit), les bas de porte, les passages de roue arrière, la jonction entre les longerons avant et la traverse qui les unit…

Au volant

La Delta semble bien petite face aux compactes actuelles, et cela se sent à l’intérieur où on a les cheveux qui frottent sur le pavillon. Le volant réglable facilite la position de conduite, et le siège Recaro optionnel est une merveille de maintien. Le moteur n’a pas une sonorité particulièrement affriolante, mais il se montre docile à bas régime.

Puis, quand le turbo se met à souffler à son maximum (vers 3 000 tr/min), il dévoile un punch assez inattendu, voire de la hargne à haut régime. La boîte, parfaitement étagée et relativement plaisante à manier, le soutient idéalement dans ses efforts.

Mais le meilleur demeure le châssis, malgré les pneus trop étroits qui limitent la motricité, pas de façon dramatique cela dit. Direction (assistée ici) très précise, trains roulants rigoureux, et amortissement impeccable se traduisent par un roulis bien contenu et une efficacité générale étonnante. Surtout, l’auto est remarquablement équilibrée, de sorte qu’elle accepte de glisser gentiment des quatre roues avec une légère provocation au volant et un lever de pied en appui. Le tout, avec un confort qui s’améliore avec l’élévation de la vitesse 

Evidemment, la Delta se montrerait plus redoutable encore avec des pneus dignes de ce nom, et un freinage plus mordant, même si les distances d’arrêt sont de bon niveau pour une auto de cet âge. Enfin, la Lancia se révèle plutôt bien insonorisée : sportive, mais raffinée ! Quant à la consommation, comptez 8,5/9,0 l aux 100 km en moyenne.

L’alternative youngtimer

Lancia Delta II 2.0 HF (1993 – 2000)

Réalisée sur la plate-forme inaugurée par la Fiat Tipo en 1988, la Lancia Delta, à cause d’une gestation compliquée, sort avec un certain retard en 1993. De sa devancière, elle perd le beau train arrière, pour se contenter de banals bras tirés. Heureusement, dès sa présentation, elle a droit à une version sportive HF repérable à ses ailes avant élargies. Sous le capot, on retrouve le double arbre Lampredi, en 2,0 l et suralimenté par un turbo.

Fort de 186 ch, il confère à la Delta de sacrées performances (220 km/h en pointe). Les trains roulants sont adaptés et équipés d’un amortissement piloté, alors qu’un « Viscodrive » vient limiter les effets de couple. Bien équipée et raffinée, la Delta HF est confortable, mais son efficacité est limitée par son sous-virage excessif. Déclinée en 3 portes dès 1996, elle est remaniée légèrement en 1997 (193 ch, carrosserie plus agressive, jantes Speedline) et disparaît en 2000. A partir de 5 000 €.

Lancia Delta HF Turbo (1987), la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 585 cm3
  • Alimentation : injection électronique, turbo, échangeur
  • Suspension : jambes McPherson, triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; jambes McPherson, doubles bras transversaux, tirants longitudinaux, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 140 ch à 5 500 tr/mn
  • Couple : 191 Nm à 3 500 tr/mn
  • Poids : 1 020 kg
  • Vitesse maxi : 203 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 8,7 s (donnée constructeur)
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