A partir de la 403, apparue en 1955, Peugeot a entamé une longue collaboration avec le carrossier italien Pininfarina. Au début, on ne peut dire que celui-ci se soit particulièrement foulé : il a fait fonctionner sa photocopieuse et offert au constructeur sochalien des designs déjà appliqués par d’autres clients.
Ainsi, la 404 de 1960 récupère-t-elle les grandes lignes de la Lancia Flaminia apparue en 1957… appliquées juste après par la BMC sur ses Austin Cambridge/Wolseley 15/60/Morris Oxford de 1958, voire la Fiat 1800/2100 de 1959...
Cela n’a pas empêché la française de remporter un grand succès ! Pour sa remplaçante, Peugeot a mis en concurrence son propre bureau de style, dirigé par l’excellent mais sous-estimé Paul Bouvot, avec Pininfarina.
Le premier a produit un dessin moderne mais assez raide, bien dans le style des productions de l’époque, nantie toutefois d’une face avant assez agressive, caractérisée par des projecteurs imitant, de façon anthropomorphique, des sourcils froncés. L’idée en reviendrait à un membre de l’équipe, un certain Gérard Welter.
Le second, sous la férule d’Aldo Brovarone, signe une carrosserie nettement plus travaillée en volume, presque replète, et dotée d’une face avant rappelant nettement celle de la petite 204. La direction de Peugeot, très amie avec celle de Pininfarina, favorise la proposition italienne, au grand dam de Bouvot qui ne renonce pas.
Ainsi, il propose un mix des deux : la proposition de Pininfarina, avec l’avant dessiné par son équipe. Cette solution astucieuse est validée par les pontes sochaliens, et cela donne la 504, apparue en 1968. Elle connaîtra un immense succès et déterminera une bonne part du design Peugeot pour les décennies à suivre.
Mais qui a eu l’idée de dire de cet avant qu’il avait « les yeux de Sophia Loren » ? C’est Sergio Pininfarina en personne, admiratif du travail des stylistes du Lion et beau joueur. Quant au drôle de couvercle de coffre « cassé » qui singularise bien l’esthétique de la 504, il serait effectivement dû à une cassure involontaire subie par une maquette en plâtre chez Pininfarina.
La direction de Peugeot l’a tout de même validée, et on peut dire qu’elle a énormément servi le look de la berline, identifiable entre mille que ce soit de l’avant, du profil ou de l’arrière.
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