Neckar, des Fiat faites par NSU en Allemagne

hace 2 años, 7 meses - 10 mayo 2022, caradisiac
Neckar Jagst
Neckar Jagst
Pour vous, NSU c’est d’abord la Ro80 à moteur Wankel ? C’est oublier que la firme a longtemps produit des Fiat sous licence, dont certaines profitaient de carrosseries spécifiques. Cela dit, il y a NSU et NSU. Explications…

NSU, c’est une marque allemande très ancienne. Créée en 1873, elle a d’abord produit des machines textiles, avant de se lancer dans la production de motos et de voitures au tournant du 20è siècle.

En 1922, la firme sise à Neckarsulm (d’où son nom, Neckarsulm Strickmaschinen Union) se met à fabriquer des Fiat sous licence, et lance à cette fin l’édification d’une usine à Heilbronn. Hélas, en 1929, suite à de graves difficultés financières, la NSU Neckarsulmer Fahrzeugwerke AG vend cette usine à Fiat, qui se met à y fabriquer des NSU-Fiat sous l’entité juridique NSU-Automobil AG, mais maintient de son côté la construction de motos à Neckarsulm.

Après la guerre, en 1945, cette activité reprend, avec un certain succès qui plus est puisque NSU devient le premier fabricant de motos au monde. Il remporte bien des succès en compétition, rejaillissant sur les NSU-Fiat (dont la production a redémarré en 1952) qui n’y sont pourtant pas impliquées le moins du monde !

Pis, outre les motos, NSU entend en 1955 se lancer dans la construction de petites voitures, et là, problème. Comment se distinguer de Fiat, qui vient d’ailleurs de présenter sa brillante 600 ? Un procès s’ensuit, à la suite duquel, en 1957, les NSU-Fiat se renomment Neckar, alors que la NSU-Automobil AG devient Fiat-Neckar fin 1959.

Pour la petite histoire, la 500 Nuova doit beaucoup à un petit prototype développé à Neckarsulm par la filiale allemande de Fiat ! Celle-ci dispose d’une certaine latitude pour adapter les créations turinoises.


Ainsi, elle décline la 500 en une petite 3-volumes nommée Neckar Weinsberg. De son côté, la 600 devient la Neckar Jagst, et se verra déclinée en un joli petit cabriolet dessiné par Vignale, la Neckar Riviera.

Pour leur part, la Fiat 1100 est rebaptisée Neckar Europa, la 850, Neckar Adria, l’Autobianchi Panoramica, Neckar Panorama et la Fiat 1500 Siata, Neckar 1500 TS, dont un coupé sera dérivé, la Neckar Mistral. S’y ajoutera l’OSI 1200, un cabriolet sur base Fiat 1200, rebaptisé pour l’occasion Neckar St Trop, en 1964.

Parallèlement, les Fiat 124, 125 et 128 sont montées à Heilbronn sans modifications notables. Les ventes vont très correctement, s’élevant à plusieurs dizaines de milliers d’unités par an. Elles ne se limitent pas à l’Allemagne, puisqu’on peut acheter en France des Neckar (importées par André Chardonnet), que la clientèle apprécie car elles sont souvent mieux fabriquées que les Fiat italiennes et un peu enjolivées.

Néanmoins, par le jeu de la hausse du l’heure travaillée en Allemagne et du mark face à la lire ainsi que de la baisse progressive des droits de douane (ils étaient encore de 90 % en 1959), il devient de moins en moins intéressant de produire des Fiat germaniques sous licence. La mise en application de l’union douanière européenne en 1968 ôtera toute raison d’être à Fiat-Neckar, qui disparaîtra en 1973. Près de 360 000 voitures ont été produites à Heilbronn en après-guerre.

Et la NSU Neckarsulmer Fahrzeugwerke AG ? Elle se fourvoiera dans le moteur rotatif et l’abandon de la production de motos pour finir rachetée par VW qui se chargera de sa mise à mort en 1977, non sans avoir récupéré la K70 ainsi qu’un projet qui donnera naissance à l’Audi 50, de laquelle sera extraite la… Polo.

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