Cette voiture avait au moins un demi-siècle d’avance sur son temps

Commercialisée dès 1936, la Tatra T87 était le fruit de recherches poussée en matière d’efficacité, menées par trois hommes : Hans Ledwinka, responsable du développement technique, qui la considère comme son chef d’œuvre. Paul Jaray, pionnier de l’aérodynamique hongrois, ayant fait ses preuves dans la conception des Zeppelin et Erich Ubelacker, ingénieur qui imagine une automobile où la fonction prime sur la forme dans l’esprit du Bauhaus.

Singulière
La carrosserie de la T87 a une forme pour le moins originale et elle bénéficie d’un coefficient de pénétration dans l’air (Cx) de 0,36 seulement. Elle est également intégralement réalisée en acier, sans ossature bois comme cela était de mise à l’époque. Cette Type 87 intrigue également par sa technique, avec notamment son châssis-poutre central, ses quatre roues indépendantes et son moteur, un V8 refroidi par air et placé à l’arrière (pour offrir un maximum d’espace maximum aux occupants), développant 75 ch et offrant une vitesse de pointe de 150 km/h.

Réservée à l’élite
Pour l’anecdote, les carters moteurs étaient d’ailleurs en Elektron, un alliage de magnésium et d’aluminium, très léger : cela donne une idée du sérieux de la conception de cette voiture. Très bien construite, puissante et chère, la T87 s’adressait à une élite et arrivait en plus dans un mauvais climat géopolitique : au total, seuls 3 056 exemplaires seront fabriqués entre 1936 et 1950, dont 1 652 après-guerre.

Bientôt à vendre
C’est justement l’un de ces derniers, datant de 1948, qui a sera proposé à l’encan lors de la Vente d’Automne de la maison Aguttes qui aura lieu le 1er décembre prochain. Vendue neuve au Portugal, cette voiture a été restaurée à grands frais en Allemagne entre 1993 et 1995. Depuis, elle a été très peu utilisée et arbore une belle patine. Elle est estimée entre 95.000 et 125.000 euros.