Comment améliorer la sécurité de son ancêtre ?

il y a 2 années, 2 mois - 15 Février 2022, gocar
Comment améliorer la sécurité de son ancêtre ?
Il est évident que la protection offerte par ces véhicules plus anciens n’est pas celle des voitures d’aujourd’hui.

Il existe dès lors plusieurs astuces qui permettent d’optimiser la sécurité des oldtimers pour que leur conduite reste véritablement un plaisir.

Rouler en oldtimers est-il plus dangereux que de rouler à bord d’une voiture actuelle ? Probablement pas du point de vue du conducteur, car il semble évident que les possesseurs ou utilisateurs de voitures anciennes sont plus précautionneux sur la route et qu’elle adopte une conduite plus anticipative.

Cela dit, sur la route, le danger peut aussi venir des autres. Et là, il faut bien avouer que les usagers d’oldtimers sont défavorisés. Car leurs automobiles sont privées d’airbags, de contrôle de stabilité, voire de ceintures de sécurité, car l’homologation ne rendait pas ces équipements obligatoires à l’époque (et certains n’existaient évidemment pas). Cela dit, il existe malgré tout plusieurs moyens d’optimiser la sécurité d’une voiture ancienne. Car, oui, les accidents n’arrivent pas qu’aux autres.

Des ceintures et des appuie-têtes

La ceinture de sécurité est obligatoire en Belgique, et ce depuis 1975 pour les passagers avant et 1991 pour les passagers arrière. Pour les appuie-têtes, c’est plus récent puisqu’ils sont obligatoires à toutes les places depuis 2001 seulement. Ces équipements sont toutefois essentiels pour la protection des occupants, car ils réduisent les risques d’éjection et de coup de lapin.

Parce que c’est essentiel, de nombreuses sociétés proposent des accessoires de modernisation à monter a posteriori comme des systèmes de ceinture de sécurité et des appuie-têtes. Notons que les oldtimers datant des années 1950 et 1960 sont particulièrement faciles à équiper, car les points d’ancrage nécessaires sont souvent déjà disponibles. Cela dit, tout cela aura toutefois un coût : comptez environ 200 euros par ceinture par exemple. Certes, certains trouveront que ce n’est pas donné, mais il faut mettre cela en perspective avec la valeur d’une vie humaine.

Optimisation du freinage et de la direction
La sécurité d’une voiture passe aussi par ses freins et sa direction. Les technologies anciennes ne sont souvent pas optimales et il convient donc de bien évaluer où on utilise son ancêtre. Si par exemple, vous vous offrez régulièrement des balades dans les reliefs de l’Eifel, dans les Vosges ou même dans les Ardennes, il peut ainsi être utile de remplacer le système de freinage à tambours par des disques dont les performances en freinage sont nettement supérieures. Là aussi, un nouveau dispositif peut être salvateur en cas de situation d’urgence.

De même, il est aussi possible de faire monter une direction assistée sur un ancêtre qui n’en avait pas. C’est bien pour le confort évidemment, mais aussi pour la maniabilité de la voiture et donc l’évitement potentiel d’obstacles sur la route.

Modification du système électrique de bord
Le montage d’un nouveau réseau électrique de bord offre aussi une sécurité nettement accrue sur un véhicule ancien. C’est un paramètre qui est souvent ignoré des amateurs d’oldtimers. Contrairement aux voitures modernes, les voitures anciennes fonctionnent souvent avec un réseau d’une tension de 6V. Ce qui est en réalité juste suffisant pour faire fonctionner les phares. Dès lors, s’il faut faire aussi fonctionner les essuie-glaces, le système peut atteindre ses limites et vous laisser en rade.

Dans ce cadre, passer à un réseau de 12V est une très bonne solution, car aucun accessoire ne sera privé de puissance électrique lorsque les conditions météorologiques se déchaînent. Naturellement, cette adaptation est nettement plus complexe que l’ajout de ceintures de sécurité, car il ne suffit pas de remplacer la batterie et les périphériques. En effet, tout le reste doit aussi être remplacé, comme le démarreur, les fusibles, le câblage ou les condensateurs. Une opération qui s’avèrera donc assez coûteuse.

Ne pas négliger les pneus

En général, les conducteurs ne prêtent pas (assez) attention à l’état ou la qualité des pneumatiques de leur voiture. Ce qui est compréhensible. Car un pneu, c’est sale, pas très joli et c’est surtout très cher. Or, le pneu assure pourtant 50% de la tenue de route d’une automobile. Or ils vieillissent vite, surtout sur les voitures qui sont peu utilisées. Sur les voitures anciennes, l’âge ne peut pas dépasser 10 ans. Au-delà de cette période, les gommes se craquellent et perdent de leur élasticité. En clair : elles ne tiennent plus la route, même si elles n’ont effectué que 2.000 km et que le rainurage est encore bien profond. Veillez donc à la remplacer quand il le faut.

Attention de bien faire réaliser ces travaux par des entreprises sérieuses et qui ont pignon sur rue. Car il ne faudrait pas que des modifications relèvent du bricolage et vous fassent éventuellement perdre le statut d’ancêtre de votre véhicule, ce qui est aussi très important pour en conserver la valeur. Pour en être sûr, le mieux est de contacter directement le contrôle technique qui évaluera tous ces points en fonction du véhicule concerné et les modifications entreprises.

Se former à une conduite « ancêtres »
La conduite d’un oldtimer est très différente de celle d’une voiture moderne. Dès lors, il peut être utile de prendre des cours de conduite afin d’adopter les bons réflexes sur la route. Plusieurs écoles existent (notamment Jesco en Flandre, à Puurs) et dispensent ces cours de conduite spécifiques. C’est une arme supplémentaire pour se protéger et protéger ceux qui voyagent avec vous dans ces petits morceaux de l’histoire automobile.

Comment faire accepter les modifications ?
Si toutes ces modifications sont possibles et probablement utiles pour pas mal d’utilisateurs, il faut bien faire attention qu’elles soient acceptées par le contrôle technique rappelle toutefois Thierry Techy de la BEHVA, l’association des véhicules historiques belges. En effet, certaines modifications doivent faire l’objet d’une validation par un comité d’approbation. C’est notamment le cas de toutes les modifications primaires ou structurelles du véhicule. Ça concerne donc la direction, le freinage, etc. Si d’aventure cette commission a déjà approuvé la modification faite sur un autre véhicule auparavant, ça ne posera pas de problème. Mais dans le cas contraire, le contrôle technique bloquera et renverra ladite modification devant la commission (qui se réunit tous les mois).

« Que l’on travaille avec un professionnel ou soi-même, il est très important de travailler avec des pièces homologuées. Car, lorsqu’on passe en commission d’approbation, il faut apporter les preuves de la qualité des pièces modifiées » rappelle encore Thierry Techy de la BEHVA. « Il est donc essentiel de conserver tous les documents nécessaires, d’autant plus que l’analyse du contrôle technique varie d’une station à l’autre et d’une région à l’autre »  – le contrôle technique étant désormais une compétence régionale. Cette approche permet évidemment de prévenir de tout bricolage douteux et donc de mise en danger de l’utilisateur et d’autrui sur la route. Le conseil : veiller à travailler avec des pièces de qualité homologuées et, si on procède à un rachat d’une voiture modifiée, être certain de détenir tous les documents relatifs aux modifications.

Enfin, notons aussi qu’en Wallonie uniquement, que ce type de modifications entraîne aussi la perte du statut spécifique de véhicule historique, c’est-à-dire du statut qui permet aux véhicules qui sont âgés de 30 à 50 ans d’être totalement dispensé de contrôle technique. « Ces véhicules doivent en effet être strictement d’origine (même pour la radio, etc) même si une tolérance est acceptée pour le montage d’antibrouillards » précise encore Thierry Techy.

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