A la fin des années 60, Volkswagen a du mal à se renouveler : lancée après la seconde guerre mondiale, la Coccinelle remporte un franc succès commercial mais les autres modèles commercialisés par la marque n’ont pas cette chance.
A côté de sa voiture fétiche, VW présente en 1961 la Type 3, une voiture plus confortable et plus logeable, avec néanmoins toujours un moteur refroidi par air sous le capot arrière.
En 1968 arrive la Type 4, le plus gros modèle commercialisé à cette époque par la marque. Utilisant le moteur 4 cylindres à plat du Combi, cette voiture souffre d’un design qui est loin de faire l’unanimité, tout comme son comportement délicat à cause de son moteur placé en porte-à-faux arrière. Du coup, les ventes s’en ressentent et sont plutôt confidentielles.
Après le rachat de la marque NSU en 1969, Volkswagen utilise un projet de berline traction qui n’a pas été concrétisé et lance la K70, un modèle qui annonce son renouveau.
Une fois de plus, le succès n’est pas vraiment au rendez-vous, la faute à une image assez floue. Cependant, l’expérience de la nouvelle architecture de cette dernière donne envie aux décideurs de Volkswagen de continuer dans cette direction, avec un modèle entièrement « maison ».
C’est ainsi que le développement de la Passat débute avec le concours du designer italien Giugiaro. Destinée à remplacer la Type 4 et la K70, la nouvelle venue est une berline bicorps 2 ou 4 portes, sans hayon. Le moteur est quant à lui placé à l’avant, en position longitudinale.
Confort soigné
Longue de 4,19 m et large d’1,60 m, la Passat (qui tire son nom du nom allemand qui désigne les alizés d’Equateur) est une grande voiture (pour l’époque du moins), qui semble plus petite qu’elle n’est en réalité. Pratique avec ses quatre portes, elle dispose également d’un coffre très profond.
Issue de la D’Ieteren Gallery, le musée privé de l’importateur VW, notre voiture d’essai qui est soit dit en passant dans un état proche du neuf, dispose d’un intérieur cossu avec des sièges recouverts d’un épais tissu couleur sable et d’un tableau de bord garni d’une imitation bois.
La grande superficie vitrée voulue par Giugiaro inonde l’habitacle de lumière, un sentiment que l’on éprouve rarement dans une voiture de cette époque. Fini les intérieurs étriqués de modèles refroidis par air de Volkswagen, la Passat est spacieuse et son coffre est accueillant.
Le confort est également incomparable, avec des sièges dans lequel on se sent bien directement, des espaces de rangement disséminés partout et des commandes qui tombent aisément sous la main. Les basculeurs ou les boutons poussoirs au maniement viril ont été mis de côté : il suffit d’une simple pression d’un doigt pour allumer les phares ou le dégivrage.
Situées sur le tableau de bord, les commandes de chauffage sont pratiques, et la température à bord est bien plus facilement réglable que dans la Coccinelle.
La modernité, enfin !
Basée sur la plateforme de l’Audi 80, la Passat offre une modernité appréciable en 1973, une année qui connait une grave crise pétrolière.
Grâce à son moteur bien plus frugal que les blocs refroidis par air qui équipaient autrefois les Volkswagen, elle est enfin correctement armée pour affronter la concurrence. Les performances du moteur 1.6 de 78 ch de cette version LS sont de bon niveau, la boite automatique à quatre rapports se montre douce et se fait finalement oublier, alors que sa direction, bien que non assistée, est très légère.
En ce début des années 70, les autoroutes commencent à se généraliser en Europe. En parfaite symbiose avec son époque, la Passat est faite pour circuler à bonne vitesse pendant des heures.
Cerise sur le gâteau, ses freins se montrent puissants et endurants. On comprend facilement pourquoi ce modèle s’est très bien vendu et qu’il a été commercialisé jusqu’en 1980 après un facelift intervenu en 1977.
Au final, ce sont huit générations de Passat au total qui se sont succédées jusqu’à cette année. Récemment, elle s’est discrètement éclipsée au profit de l’ID. 7, la nouvelle grande berline électrique de Volkswagen, marquant une nouvelle page pour le constructeur allemand.
En quarante ans de production, la Passat s’est écoulée à plus de 30 millions d’exemplaires, un succès qui démontre le rôle important qu’elle a joué par le constructeur de Wolfsburg.
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