Le rôle de l’huile dans nos moteurs est multiple : bien entendu, son premier objectif est de lubrifier les pièces en mouvement pour réduire les frottements et donc, l’usure. Mais c’est loin d’être sa seule utilité : l’huile permet aussi de répartir au mieux la chaleur, de protéger les pièces internes, de limiter l’encrassement du moteur (notamment par des dépôts de combustion) et même de préserver les compressions en contribuant à la bonne étanchéité entre segments et parois du cylindre. Bref, l’huile est multitâche ! Raison de plus d’y prêter attention…
1. Utiliser une huile moderne trop fluide
Erreur numéro un : choisir une huile moteur moderne, souvent trop fluide. Les voitures anciennes ont en effet été conçues pour des huiles plus épaisses ! Les jeux mécaniques étant plus importants et les joints différents, employer une huile d’une mauvaise viscosité peut engendrer des fuites d’huile, augmenter la consommation de ce précieux liquide et faire baisser la pression d’huile dans le moteur.
Bruno, ancien mécanicien, nous éclaire sur le sujet : « pour les véhicules d’avant-guerre, on préférera les huiles monogrades qui n’ont qu’un seul indice de viscosité, comme les SAE 30 ou SAE 50. Ce sont des huiles épaisses et minérales qu’il faut vidanger très fréquemment. Pour les moteurs conçus après la guerre, on préférera des huiles multigrades. Mais attention à la viscosité : la plupart des moteurs conçus durant les Trente Glorieuses tournent avec des huiles 20W50, qui ne se trouvent pas chez le premier accessoiriste venu ! »
Pour les voitures commercialisées dans les dernières décennies du siècle dernier, les constructeurs conseillaient généralement un indice de 10W40 ou de 15W40. « Dans tous les cas, il faut absolument se référer aux préconisations du constructeur et s’y tenir », conseille Bruno.
2. Opter pour une huile synthétique
En général, il est conseillé d’opter pour une huile minérale pour les moteurs conçus il y a plus de 50 ans. « Avec leur faible viscosité et leurs nombreux additifs, les huiles synthétiques modernes ne sont généralement pas adaptées aux moteurs anciens. En plus des fuites d’huile, ces huiles peuvent endommager les moteurs qui ont tourné avec des huiles minérales. En revanche, pour les moteurs plus récents, ceux de la fin du siècle dernier, j’utilise principalement des huiles semi-synthétiques. Ce sont des huiles qui sont souvent conseillées pour les moteurs récents déjà assez usés. Les huiles synthétiques sont vraiment à réserver aux moteurs prévus pour la compétition », rapporte Bruno.
3. Redémarrer brutalement le moteur après une longue immobilisation
« Après une immobilisation plus ou moins prolongée, l’huile moteur va redescendre dans le carter. Mon conseil, c’est donc de faire tourner le moteur au démarreur mais… sans le démarrer, histoire de bien faire circuler l’huile partout dans le moteur. Pour cela, j’ai mon astuce : sur les vieux moteurs, j’enlève le fil de la bobine et je le fais tourner au démarreur pendant quelques secondes, le temps que le témoin de pression d’huile s’éteigne. Après, je remets le fil et démarre le moteur, mais en le maintenant sur un filet de gaz aux alentours de 1.500 tr/min et en repoussant progressivement le starter. Surtout, pas de coups de gaz, ni de montée en régime tant que le moteur est froid », rappelle Bruno.
4. Trop espacer les vidanges
Sur une voiture moderne, les intervalles entre les vidanges se comptent souvent en dizaines de milliers de kilomètres. Pas sur une voiture ancienne ! « Les moteurs anciens génèrent souvent plus de saletés et de dépôts, nécessitant une vidange régulière, idéalement tous les 4000 à 7500 kilomètres ou une fois par an, même si vous roulez peu. », ajoute Bruno. Notez que plus le moteur est ancien, plus les intervalles seront serrés !
5. Oublier de vérifier régulièrement le niveau
Un moteur ancien consomme souvent davantage d’huile qu’un moteur moderne. Et ce n’est pas un petit témoin sur le tableau de bord qui vous rappellera de mettre de l’huile dans le moteur ! Contrôlez donc régulièrement la jauge, cela vous permettra également d’évaluer votre consommation d’huile et donc… la santé de votre moteur. Et n’oubliez pas : un moteur qui tourne sans huile, c’est un moteur qui risque de serrer !
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