Pendant cinq jours, le monde automobile avait les yeux rivés sur Paris et le premier grand rendez-vous annuel pour les passionnés de voiture ancienne : Rétromobile. Comme chaque année, le salon, qui a fermé ses portes ce dimanche 4 février 2024, était l’occasion pour les grandes maisons de ventes aux enchères d’y présenter de sublimes lots, dont les prix atteignent des sommets. Si la vente officielle de l’évènement, celle qui a le droit de s’appeler Rétromobile, est toujours celle d’Artcurial, en marge du salon se sont également tenues les ventes de Bonhams et d’Osenat. Chacune d’entre elles avait bien entendu ses stars, des voitures de rêve qui s’arrachent, même à plusieurs millions d’euros. Mais étonnamment cette année, toutes n’ont pas réussi à trouver preneur. Notamment les plus attendues…
En 10 ans, 50 % en moins
Et l’on commence sans doute par l’une des plus grosses désillusions de la vente Artcurial qui se tenait vendredi 2 février devant une salle comble. Le lot 78, celui que tout le monde attendait. Et pour cause, avec seulement 47 exemplaires qui ont vu le jour, la Ferrari 250 GT California Spyder "Long Wheel Base" (ou LWB) est une espèce des plus rares. Fabriquée en 1958, elle est souvent considérée comme l’un des plus beaux cabriolets de tous les temps. Un modèle qui rappelle l’incroyable découverte en 2014 de la collection Baillon, ces 59 automobiles, rares pour la plupart, sorties de grange après 40 ans loin des regards. Parmi elles, une Ferrari 250 California Spyder justement, qui avait appartenu à Alain Delon, et qui malgré son état nécessitant une restauration complète (elle avait été retrouvée sous une pile de journaux…), avait atteint 16,3 millions d’euros, toujours sous le marteau de Matthieu Lamoure d’Artcurial, il y a tout pile 10 ans.
Mais la star de la vente Rétromobile 2024, bien que dans un état concours avec une restauration complète carrosserie et V12 en 2018 et d’une certification Ferrari Classiche, n’aura pas soulevé le même enthousiasme de la part des collectionneurs les plus fortunés. Pire même puisque estimée entre 8,5 et 11,5 millions, elle n’a pas atteint son estimation basse : à 7,8 millions pour l’offre la plus élevée, elle restera donc dans la collection suisse d’où elle provient !
D’autres stars boudées, quel que soit l’âge
Artcurial n’était pas le seul à vendre en marge de Rétromobile. Et si l’on regarde ce qui est passé sous le marteau de Bonhams au Grand Palais Éphémère, le 1er février, on peut voir que là aussi l’une des voitures stars, en tout cas présentée comme telle par la maison de vente, a eu du mal à trouver collectionneur à son volant. On parle là d’un modèle bien plus récent, puisqu’il s’agit d’une Porsche Carrera GT de 2005. Les enchères, qui ont débuté à 750 000 euros, on eu du mal à décoller. Jusqu’à finalement s’arrêter à 950 000 euros. Une déception pour alors qu’elle était estimée entre 1,1 et 1,3 million d’euros. Mais Bonhams a sans doute pu se rassurer avec une autre tête d’affiche, une Ferrari Enzo de 2004, n’affichant que 9500 km au compteur, et qui est partie pour 3,9 millions d’euros, en plein dans l’estimation qui se situait entre 3,5 et 4,5 millions d’euros. Au total, Bonhams a vendu 89 % des lots. On est loin des "gants blancs" !
Enfin petit tour par la vente Osenat qui se tenait ce ce samedi 3 février 2024 et qui avait pour thématique Les "Chefs-d’oeuvre de l’Automobile française". Au menu, des Delage et autres Talbot-Lago, datant d’entre 1937 et 1951, la grande époque des belles carrosseries françaises. Sans oublier cette Delahaye 135 MS Cabriolet dont nous vous avons parlé il y a quelques jours. Carrossé par Chapron, c’est l’exemplaire même qui était exposé au salon de Paris de 1947. Une automobile d’exception en cours de restauration, une bête de concours d’élégance, dont l’estimation était annoncée entre 800 000 et 1 million d’euros. Résultat : pas plus de 408 000 euros. Décidément, les plus hautes sphères de l’automobile de collection semblent bousculées.
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