Au début des années 80, Jean-Paul Belmondo est au sommet de sa carrière. Héros de nombreux films d’actions dans lesquels il tient le rôle principal, il est sollicité par le réalisateur Jacques Deray pour tourner dans le film « Le Marginal ». Ce dernier raconte l’histoire du commissaire Philippe Jordan, un flic aux méthodes expéditives frôlant avec les limites de la légalité. Avec des dialogues écrit par Michel Audiard et de nombreuses scènes d’actions, ce long-métrage est un des meilleurs de son époque.
Bullitt
Souhaitant faire un clin d’œil au film « Bullitt » et à sa très célèbre course-poursuite entre Steve McQueen dans sa Mustang verte et ses ennemis dans une Dodge Charger, Deray a voulu une scène du genre dans le Marginal. On y voit Belmondo au volant d’une Ford Mustang extrêmement modifiée poursuivre une Dodge Volare dans les rues d’Aubervilliers, ainsi que dans le 19e et le 13e arrondissements de Paris. Très spectaculaire, cette scène réalisée par l’acteur français lui-même est certainement l’une des meilleures poursuites de l’histoire du cinéma français.
Deux exemplaires
Marquant les spectateurs, cette course-poursuite a toujours été entourée de mystère, surtout concernant l’origine et le destin de la Mustang que l’on peut y voir. Alors qu’on la croyait détruite, celle-ci vient de refaire surface, complètement restaurée, dans le catalogue de la prochaine vente Artcurial qui aura lieu début février au salon Rétromobile. En fait, deux Mustang identiques ont été réalisées spécialement pour « Le Marginal » et ce, par l’équipe du célèbre cascadeur Rémy Julienne. Alors que celle de la vente disposait d’un moteur V8 289 préparé, la seconde voiture, destinée à être détruite pendant la course-poursuite, était équipée du V8 d’origine.
Ces deux monstres ont fini sur un parking après le tournage et le véhicule accidenté a finalement été ferraillé. L’autre a passé des années exposé aux intempéries avant d’être finalement vendu à un casseur. Heureusement, un passionné l’a sauvée et l’a revendu peu après à son actuel propriétaire.
Sauvetage
Après une énorme restauration (« reconstruction » serait plutôt le terme adéquat), la Mustang 1966 de Belmondo semble tout droit sortie du « Marginal ». Avec sa caisse abaissée, son kit de carrosserie improbable et son échappement libre, elle est toujours aussi impressionnante. Même le toit en plexiglass qui a été installé pour les besoins techniques du tournage y est encore.
Par contre, elle n’est pas réellement à l’épreuve des balles comme elle est censée l’être dans le film ! Cette voiture mythique est estimée entre 200.000 et 400.000 €, ce qui énorme lorsqu’on sait qu’une Mustang 289 d’origine se vend entre 20.000 et 30.000 €. Ce monument du cinéma français va-t-il séduire quelqu’un ? Nous aurons la réponse dans quelques semaines…
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