Refaire la peinture d’une voiture ancienne : quel budget ?

il y a 4 mois, 4 semaines - 7 Juillet 2025, gocar
Refaire la peinture d’une voiture ancienne : quel budget ?
Rafraîchir votre voiture ancienne avec une nouvelle peinture, combien ça coûte ? Autant vous le dire tout de suite : si vous désirez un travail bien fait et durable, les chiffres s’envolent rapidement…

Peindre une voiture de plus de 30 ans, ce n’est pas seulement la badigeonner d’un petit coup de pistolet : l’opération est en effet très complexe. « L’action même de peindre est rapide, mais le gros du travail se fait en amont : c’est la préparation de la carrosserie qui est très chronophage », rappelle Étienne, ancien carrossier. « Et encore faut-il que la carrosserie soit saine et exempte de corrosion ! »

Votre carrosserie est-elle saine ?
Pour Étienne, la première étape, c’est bien sûr de s’assurer que la tôlerie soit saine… ce qui est rarement le cas ! « Sur les voitures anciennes, il y a toujours des surprises. Les véhicules qui ont 40 ou 50 ans ont généralement connu plusieurs vies et ils ont souvent été refaits avec plus ou moins de bonheur dans le passé. Il ne faut donc pas se fier à la peinture, si rutilante soit-elle : s’il y a des traces de corrosion, comme des bulles ou des cloques, il y a fort à parier que la rouille a commencé son travail en dessous », explique Étienne.

Un discours confirmé par Tristan Slegers, de l’atelier SLG Classic Cars : « En dessous, c’est toujours pire qu’au-dessus ! Et le pire, ce sont évidemment les voitures bricolées par des artisans du dimanche, qui utilisent du mastic comme du plâtre en bâtiment, voire qui soudent une nouvelle tôle sur l’ancienne qui est pourrie. Il faut alors retirer l’ancienne réparation et tout recommencer. C’est bien plus chronophage que de partir d’une épave non bidouillée ! »

Combien coûte la réfection de la tôlerie d’une carrosserie ?
On ne va pas tourner autour du pot : refaire une tôlerie dans les règles de l’art, ça coûte cher ! « Mettre un prix général est impossible », explique Étienne. « Tout dépend de l’état de la voiture, de la disponibilité éventuelle des pièces de carrosserie, de leur coût, de leur qualité, du temps d’ajustage… » A ce sujet, tant Etienne que Tristan se plaignent de la qualité de refabrication des pièces de carrosserie, au point que ce dernier préfère souvent partir de zéro !

Etienne nous en dit plus sur les coûts : «la plupart des carrossiers travaillent aujourd’hui en régie. Si certains petits ateliers proposent encore des taux de 60 euros, les spécialistes reconnus se situent plutôt dans une fourchette approchant, voire dépassant les 100 euros, un prix qui peut varier suivant la réputation et la... localisation. « On peut donner une fourchette comme devis au client, mais une fois le chantier lancé, il y a généralement des surprises : derrière un bas de caisse corrodé, on va peut-être retrouver des tôles perforées par la rouille, elles aussi, ce qui peut rajouter de nombreuses heures de travail ! »

Et la peinture ?
Avant la peinture, il y a la préparation de la carrosserie ! « Cela comprend toute une série d’étapes comme le ponçage, le dégraissage, le masquage, la mise en apprêt… », rappelle Étienne. « La qualité de la présentation sera directement dépendante de la qualité de la préparation. Et n’oublions pas non plus que la peinture elle-même coûte une fortune aujourd’hui ! » Bon également à savoir, un changement de teinte est très nettement plus onéreux, surtout dans le cas d’un petit rafraichissement : « on doit alors tout démonter, et reprendre entièrement des zones qui auraient pu rester en l’état. Je pense notamment au moteur qu’il faut bien souvent retirer pour peindre la baie moteur ! ».

Tristan nous donne un chiffre pour une peinture complète : « Hors tôlerie, mais en comptant toute la préparation, il faut compter 10.000 euros pour un travail durable et réalisé dans les règles de l’art. »

Un montant qui peut sembler costaud alors que votre voisin vous annonce « avoir un copain qui peut vous le faire pour 2.500 euros » ? Assurément. Notez toutefois que votre serviteur a appris à ses dépens qu’il vaut mieux s’assurer d’un travail de qualité, au risque de devoir le répéter. On revient à ce que disait Tristan : « réparer les bidouilles d’un autre finit toujours par coûter plus cher ! ».

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