L’histoire
La maitresse d’Acier de Pierre Coutras a pour sous-titre « le roman de l’Automobile en 1925 ». Et on retrouve bien l’ensemble de ces éléments dans l’histoire.
Des paysages, des lieux de légendes décrits tels qu’ils étaient à l’époque, comme l’accueil très mitigé de l’automobile en ville ou ces deux catégories de gens, les passionnés et les simples « propriétaires de voitures ». C’est la trame de fond dans laquelle évoluent les acteurs. Ces acteurs, ce sont Pierre de Lustrac, Odette la femme de sa vie et… « l’auto ». Bien sûr, autour d’eux gravitent les personnages secondaires, familles, amis, et le mécano de Pierre.
Le titre l’annonce, La Maîtresse d’Acier, c’est toute l’évolution de l’Amour de Pierre, déchiré entre sa promise et son auto.
Pourquoi cette réédition ?
D’abord, la passion
Mon père avait la Maîtresse d’Acier dans sa bibliothèque, en vieux papier jauni comme on le voit sur les photos, dans cette version rééditée des années 50. Gamin, je ne comprenais pas trop ce que maîtresse voulait dire dans ce titre, mais le mot acier était fort. Comme l’acier des chevaliers, celui des automobiles.
Et avant de lire ce roman, j’en ai d’abord regardé les illustrations, en noir et blanc, réalisées par Yvonne Coutras, fille de l’auteur. Ces scènes où la puissance du trait et l’imagination de l’enfant que j’étais, m’emmenaient dans un monde de rêve, fait de courses, de victoires, d’odeurs d’essence et de poussière.
Plus tard, quand la lecture fut acquise et assurée, j’ai découvert l’histoire racontée par ce roman. Et elle m’a captivée. L’histoire en elle-même d’abord. Cet homme pour qui la voiture, « l’auto », remet en question son amour pour la femme qui l’aime.
Mais plus encore, ce sont les paysages de la Maîtresse d’Acier, les routes blanches d’avant le bitume, les circuits de ces années 1920-1930, et les courses qui m’ont séduit. C’est se replonger dans cette époque et m’imaginer comment ces pionniers surgissaient derrière les piétons, qui voyaient en ces monstres de fer le diable personnifié.
Facile à lire, je le feuilletais régulièrement, pour m’évader. Jusqu’au jour où, pendant le confinement de 2020, après les les actualités, j’ai réalisé que la relation avec l’automobile avait évolué, mais restait encore très proche de celle qui existait à ses débuts.
La contuinité des comportements
Il y a toujours eu ces passionnés, qui ne pensent qu’à travers leur pinceau de phare, et n’imaginent l’aventure que derrière un volant. Ceux-là mêmes qui, s’ils le pouvaient, se parfumeraient d’un mélange huile/carburant pour mieux faire corps avec leurs machines… Et qui ne comprennent pas ces personnes pour qui elles ne sont que des « déplaçoirs », signes extérieur de réussite éventuellement. Ou pire, ces cyclistes qui ne regardent rien et ces piétons, usagers de transports en commun !
Et de l’autre côté, il y a cette majorité de gens qui ne comprendront jamais la passion que peut générer un moteur qui tourne, les sensations que l’on a, levier de vitesse en main. Cette catégorie de gens qui haïssent le coup de chariot à leur voiture, simplement parce qu’elle leur a « coûté un bras ».
Et enfin ces politiques et cette maréchaussée qui font tout pour rendre la vie du conducteur plus difficile chaque jour. Limitations de vitesses, répression, prix de l’essence…
En bref, tout est encore là, sous des formes différentes. En 1925 comme en 2022, presque 100 ans après !
Et enfin, l’auteur
Pierre Coutras, avocat au Barreau de Marseille se nomme lui-même « frère de l’automobile » puisque, né quasiment avec elle, il a grandi quand elle a évolué, s’est améliorée, après avoir passé cette période « d’adolescence » où même l’énergie motrice était incertaine.
Il a participé à des courses dans le Sud-Est essentiellement, et à la création des automobiles et motos clubs sur le secteur d’Aix-Marseille. Il a connu les premières montées du Mont Ventoux, le Géant de Provence. Il a couru sur l’autodrome de Miramas (dont l’histoire est par là). Et il a eu de sublimes autos, de Bugatti à Rolls, en passant par Hispano ou Minerva, avec lesquelles il montait régulièrement de Marseille en Lozère, et dans le Gard.
Mais les plus emblématiques de toutes, ce sont ses Octo qu’il avait en partie carrossées. Octo, constructeur de cyclecars parisien, dont on vous raconte l’histoire ici et dont on voit un modèle sur la première de couverture, l’auteur saluant à son bord.
Un personnage de légende dans mon univers. Rééditer son livre est pour moi lui rendre hommage. A lui, et ses proches.
Une version augmentée
J’ai pu réaliser ce rêve, avec l’aide de LVEditions (Le Voyageur Editions) et de l’ami Alexandre Pierquet, dont vous connaissez bien la rubrique « roadbook d’anciennes ».
Dans cette réédition, outre le roman de 1925, on retrouvera des photos d’époque des véhicules qui ont appartenu à Pierre Coutras, mais aussi quelques uns de ses poèmes, regroupés sous le titre « poèmes du chauffeur ». Une version enrichie, donc, par rapport à la première réédition de 1954.
C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai découvert la jaquette du livre, et son contenu. Outre le texte, fidèle aux éditions précédentes, les photos personnelles de l’auteur et de sa famille donnent de la vie et de la crédibilité au roman, dont on comprend facilement que Pierre de Lustrac/Coutras est le héros. À une différence près, mais je vous laisse la découvrir…
Où trouver le livre ?
Vous pouvez déjà commander le livre directement sur notre boutique. Il vous en coûtera 24€, frais de port inclus !
Sinon, rendez-vous sur le stand de la Librairie SPE, vendredi 18 mars entre 16 et 18h, sur le Salon Retromobile 2022, où je serai présent pour vous expliquer ma démarche et, si vous le souhaitez, vous dédicacer « La Maîtresse d’Acier »…