Peut-on financer un oldtimer ?

2 months, 3 weeks ago - 11 September 2025, gocar
Peut-on financer un oldtimer ?
La voiture de vos rêves hante vos nuits, mais vous craignez de ne jamais pouvoir vous l’offrir… Et si un crédit pouvait changer cela ? C’est le sujet de notre investigation…

« Les passions sont les seuls orateurs qui persuadent toujours », répétait François de La Rochefoucauld. Et dans le cas de l’automobile de collection, cette maxime prend tout son sens : la raison tente bien de rappeler les coûts et les contraintes, mais la passion balaie tout sur son passage et finit par convaincre. En effet, acheter une voiture ancienne, c’est souvent bien plus qu’un achat : c’est un bout d’histoire, une madeleine de Proust roulante, un rêve d’enfant qui se réalise. Un achat passion, souvent à mille lieues d’un véhicule du quotidien ou des isolants pour votre maison.

Reste une question essentielle : si les projets « raisonnables » comme une rénovation énergétique ou l’achat d’une voiture neuve profitent de prêts bien balisés, qu’en est-il d’un bien qui ne doit pas grand-chose à la raison ? Existe-t-il des possibilités de financement pour concrétiser ce rêve, avant qu’il ne vous échappe définitivement ?

La bonne nouvelle, c’est que des solutions existent. Mais autant vous avertir tout de go : mieux vaut considérer ces solutions de financement comme un investissement dans votre plaisir plutôt que comme un bon plan financier.

Les prêts personnels classiques
Les banques proposent en effet un type de prêt pour ce genre d’achat, qui n’a rien à voir avec la mobilité du quotidien ou votre bien d’habitation : il s’agit d’un prêt personnel. En théorie, avec ce type de prêt, vous pouvez financer à peu près ce qui vous chante : une cuisine équipée, un voyage autour du monde… ou une voiture ancienne. C’est justement ce qui fait l’attrait : l’argent n’est pas lié à un bien précis comme pour un prêt auto classique. Résultat : la banque ne va pas vérifier si vous avez vraiment acheté la voiture, et encore moins son âge ou son état.

Mais attention : cette liberté a un prix. En effet, le prêt personnel n’est pas garanti par un bien, contrairement à un crédit hypothécaire, avec votre maison en gage ! Cela signifie donc que le taux appliqué est souvent plus élevé. Actuellement, pour ce type de prêt, les banques demandent un taux qui tourne autour de 7 à 10% selon la durée et votre profil. A titre d’exemple, un prêt de 15.000 euros sur 5 ans à 7% vous délestera d’environ 300 euros par mois. Typiquement, les banques acceptent des prêts allant jusqu’à 50.000, voire 100.000 euros, ce qui est plus que suffisant…

Bien entendu, pour que votre dossier soit accepté, il faudra généralement présenter un bilan impeccable de vos finances : un endettement qui ne dépasse pas 30 à 35% de vos revenus grand maximum, la preuve de revenus réguliers, ainsi qu’une gestion en « bon père de famille » qui ne vous a pas encore fait ficher à la Banque nationale de Belgique…

Un prêt spécifique ?
Il existe toutefois une autre alternative. Non pas le crédit auto classique, qui s’adresse généralement aux véhicules de moins de 10 ou 15 ans, mais une offre sur mesure proposée par la BEHVA (la Fédération belge des véhicules anciens). BEHVA Financial Services, en partenariat avec AlphaCredit (filiale du groupe BNP Paribas), a en effet mis en place une formule spécifique pour ceux qui désirent concrétiser leur rêve avec un véhicule historique, soit de 15 ans ou plus. Concrètement, le montant empruntable est plus faible qu’avec un prêt personnel, mais le plafond de 40.000 euros laisse de quoi voir venir. Bien entendu, la voiture peut être plus onéreuse, mais le financement se limite à ce montant. La BEHVA, en collaboration avec le courtier GEXIA SRL, promet une procédure simplifiée et applique un taux de 6,49%. À titre d’exemple, avec 20.000 euros empruntés sur 60 mois à 6,49%, cela donne une mensualité d’environ 390 euros.

Attention toutefois…
N’allez pas voir dans ce prêt un juteux plan d’investissement. Le marché de l’automobile de collection est actuellement en pleine mutation, avec des prix à la baisse pour les véhicules de plus de 40 ans, plutôt stables pour ceux des années 80 et à la hausse pour les voitures des années 90 et 2000. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera pas forcément demain : un pétrole qui s’envole, une réglementation loufoque ou encore des LEZ intolérantes, et le marché risque de souffrir. En outre, il faut également compter sur les frais d’entretien, d’assurance et de gardiennage, qui vont forcément de pair avec la préservation de la valeur de votre chère et tendre machine… Un amateur averti en vaut deux !

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