On pense inévitablement à Jaguar quand on pense à une marque de voitures de sport britannique. Mais les machines d’outre-Manche n’ont pas toujours porté le nom du grand fauve semant la terreur en Amazonie. Il y eut d’abord SS Cars, société basée à Coventry et qui s’est d’abord fait connaitre dans les sidecars. Mais pourquoi Jaguar, alors ? Nommer un véhicule en hommage à un animal était la grande tendance des années 30. À partir de 1935, les Jaguar commencent à circuler et dix ans plus tard, SS Cars disparaîtra totalement au profit de Jaguar. Il est vrai qu’en ces temps troublés, « SS » avait une sinistre connotation, surtout en Angleterre…
Le grand fauve et le matou effrayé
Le félin bondissant qui orne le capot des nombreuses machines de Coventry est un des emblèmes les plus connus du monde automobile. Mais au début, il ressemblait à « un chat qui saute par-dessus une clôture parce qu’on lui a tiré dessus » ! Tout comme le grand patron William Lyons, Bill Rankin, directeur de la publicité de la marque, trouvait affreuse la première version de la statuette. Sculpteur à ses heures, il s’entêta à en créer une plus belle. La suite est connue : le « Big Cat » allait poser fièrement sur quelques-unes des plus célèbres voitures de l’histoire des quatre roues comme la SS 100, la XK120 ou la Mark 2. Même si elle n’a pas de statuette sur son capot, la Type E fut considérée par Enzo Ferrari en personne comme « la plus belle automobile jamais fabriquée ». La classe !
L’appel de la forêt mancelle
Mais Jaguar a aussi fait la fierté de la Grande-Bretagne grâce à ses victoires aux 24 Heures du Mans. Dans la Sarthe, la marque innova en devenant le premier constructeur à utiliser des freins à disque. Une innovation qui en surprit plus d’un. 31 ans après sa dernière victoire, Jaguar remporta à nouveau Le Mans en 1988. Au pied du podium, les supporters anglais en délire chantèrent pendant 15 minutes « God Save the Queen ». Un grand moment d’émotion.