Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’usine de Forest n’a pas été créée par le groupe Volkswagen. En fait, elle l’œuvre de D’Ieteren, entreprise familiale qui importe aujourd’hui les marques comme VW, Audi, Skoda, Seat, Cupra ou encore Porsche. Après la seconde guerre mondiale, la firme reprend l’importation des véhicules américains de la marque Studebaker, une activité qui a débuté dans les années 30. Les ventes sont des voitures et utilitaires connaissent une belle croissance au point que Pierre D’Ieteren, responsable de l’importation, décide de se mettre à le recherche d’un terrain afin de construire une usine d’assemblage car les locaux de la Rue du Mail à Ixelles ne suffisent plus.
C’est finalement à proximité de la capitale que D’Ieteren choisit de s’installer, à Forest, à côté de l’usine Citroën. La première pierre est posée le 1er septembre 1948 et le chantier est terminé en seulement 7 mois, le 7 avril 1949. A la fin de l’année, 1.500 Studebaker y ont été assemblées. En 1954, les activités de l’usine évoluent avec l’assemblage de voitures Volkswagen, un autre produit de D’Ieteren qui connait un franc succès. Sur un site de 314.000 m2, 750 ouvriers construisent environ 75 voitures par jour, soit 1,1 million d’unités au total. Au fil des ans, l’usine passe également à la vitesse supérieure avec d’autres modèles : la VW Transporter en 1954, la Packard en 1955, la VW Karmann Ghia en 1957 et la Porsche 356 en 1961.
Changement de propriétaire
En 1970, le site de Forest est revendu à Volkswagen qui entreprend une vaste campagne de modernisation. Une nouvelle entreprise voit le jour : Volkswagen Brussel N.V. – Bruxelles S.A. Cette année-là, la production de la VW Passat démarre et la millionième VW Coccinelle sort de la chaîne de production. Ce qui représente 21 années et 1.143.664 unités supplémentaires. Les années 1980 marquent le début de la production de plusieurs modèles Volkswagen : la VW Golf en 1980, la VW Iltis en 1985 et la VW Golf Rallye en 1987. Cette année-là, une nouvelle étape est franchie dans l’augmentation des capacités : en plus du rachat de l’ancienne usine Citroën où également été construites à une époque des Panhard, d’autres zones environnantes sont intégrées au site. Entre 1988 et 1991, l’usine bruxelloise s’agrandit. La production est modernisée et équipée d’installations flambant neuves.
L’arrivée d’Audi
Après 194 789 véhicules produits, l’équipe de production bruxelloise passe de la Seat Toledo à la VW Lupo en 2001. Mais ce n’est pas tout. Entre 2004 et 2009, l’Audi A3 sort également des chaînes de production. Et en 2006, la VW Polo vient s’ajouter dans les chaines de production : 5.300 personnes produisent 179.382 véhicules. Forest devient également un site de référence avec la construction de l’Automotive Park : ce centre d’approvisionnement et de logistique ultramoderne est directement relié aux halls de production par un pont. Plus de 14.000 pièces y transitent chaque jour.
Pionnière de l’électrification
En 2007, Audi reprend l’usine de Forest et de nouvelles installations sont construites : elles abritent l’atelier carrosserie qui comprend 450 robots, mais aussi un centre de démarrage, d’essai et d’analyse. Entre 2007 et 2010, l’Audi A3 Sportback y est fabriquée, mais aussi cinq générations de la VW Golf (3.870.701 unités au total) et de la VW Polo (149.019 unités). L’usine de Forest a également le privilège de lancer la fabrication de l’A1, puis celle de l’A1 Sportback. En 2012, le site fête sa 500.000e A1.
En 2018, Forest devient le berceau de l’électrification de la marque en assemblant l’e-tron et ses batteries. Le 10 novembre 2021, on célèbre le 10 millionième véhicule en grandes pompes. L’année suivante voit l’arrivée du Q8 e-tron et des travaux sont entrepris en 2023 pour l’arrivée de Q4. Enclavée dans Bruxelles, l’usine de Forest voit ses possibilités d’extension très limitées et l’accès de son personnel n’est pas facilité par les problèmes de mobilité de la capitale. Si plusieurs scénarios de reconversion des lieux ont été évoquées, aucune solution satisfaisante n’a été trouvée à l’heure où nous écrivons ces lignes.
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