Des études externes
Il n’est plus forcément nécessaire de le préciser, mais avant d’être un constructeur automobile à part entière, Porsche a commencé ses activités en tant que bureau d’études. La production de leurs propres automobiles ne sonnera d’ailleurs pas le glas de cette activité, l’entreprise de Zuffenhausen continuant à travailler pour d’autres constructeurs (on pourra notamment penser à la Volkswagen EA266, qui a fait l’objet d’un épisode précédent, ou à la Mercedes 500E ou l’Audi RS2 pour parler de modèles plus connus sur lesquels Porsche a travaillé).
C’est pourquoi la Porsche 911 HLS est quelque peu incongrue, car missionné à un bureau d’études externe. Benjamin vous avait déjà présenté la voiture lors de sa réapparition dans les médias il y a une dizaine d’années, mais vous le savez, le temps permet toujours d’en découvrir un peu plus. Au milieu des années 1960, Porsche confie au département d’Ingénierie Mécanique de l’Université d’Aix-la-Chapelle une étude aérodynamique basée sur la 911.
Il n’en résulte pas une, mais bel et bien trois configurations. On a largement parlé de la version Klappdach, que nous allons aborder dans quelques instants, mais, si l’on en croit les informations présentées par Manfred Herring, lors du Techno Classica Essen 2017, il existe aussi une version Targa, et une version Rennsport-coupe.
Parlons de la Klappdach (toit pliant, en traduisant littéralement). Basée sur une 911 de 1964, la voiture est développée en 1966, avec Hans-Les Senden à la tête de l’équipe de style (maintenant, vous savez d’où vient le HLS). La carrosserie est intégralement revue, devenant beaucoup plus lisse dans l’opération. Pour contrer l’augmentation de surface des panneaux (on pensera notamment aux persiennes à l’arrière), les équipes vont faire massivement appel à l’aluminium.
La Porsche 911 HLS est surtout reconnaissable par sa bulle basculante, qui intègre le pare brise et les vitres latérales. De fait, plus besoin de portières, permettant de renforcer la rigidité avec des pontons plus imposants.
La Klappdach est rapidement suivie par une version Targa qui reprend le montant aluminium, mais voit l’arrière redessiné en profondeur, faisant penser au dessin de la Miura. Du côté des ouvrants, aussi, grosse différence, du fait de la carrosserie décapsulée, décision est prise de faire appel à des portières conventionnelles.
La dernière version, la Rennsport-Coupe, fait globalement la synthèse des deux. elle garde la configuration avant du premier modèle, mais reprend le dessin de l’arrière de la Targa.
La Porsche 911 HLS de nos jours
Si la Porsche 911 HLS a disparu des radars pendant des années, c’est tout simplement parce que les équipes de Zuffenhausen ont laissé tomber le projet presque aussi vite qu’ils l’ont lancé. A tel point que la Klappdach est restée dans la cour du carrossier qui en a réalisé la peinture pendant près de 40 ans !
C’est Porsche qui va la déterrer, en quelque sorte, en entrant en contact avec Manfred Herring, patron de Early 911s, un spécialiste de la restauration Porsche. La demande du constructeur est totalement irréaliste en terme de valeur, et Manfred va batailler pendant 3 ans afin de pouvoir prendre possession de la voiture et lui offrir une restauration complète.
On l’a vue présentée, avant travaux, lors du Techno Classica Essen 2015, et je n’ai malheureusement pas réussi à trouver de photos du chantier terminé. Cependant, vu l’ampleur des travaux et le peu de documents à disposition, il se peut que les travaux ne soient pas encore achevés.
On a vu la Targa apparaitre à Essen en 2017. Son histoire est d »une telle limpidité qu’on pourrait presque l’estimer inintéressante. Elle a été achetée par un citoyen suisse en 1968, et est restée en sa possession depuis.
Concernant la Rennsport-Coupe, je n’ai rien retrouvé en dehors d’un croquis d’époque. Il se peut qu’elle ait fait le bonheur d’un collectionneur privé, mais il faut bien le reconnaitre, le sujet est très obscur et il est difficile de faire le tri entre les rumeurs et la réalité.
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