Porsche 912 Targa (1967) : l’autre 911

4 месяца, 1 неделю назад - 21 июля 2025, gocar
1967 Porsche 912 Targa
1967 Porsche 912 Targa
Entre 1965 et 1969, puis en 1976, Porsche a fait de la 912 son entrée de gamme. Reprenant le look de la 911, celle-ci disposait d’un moteur 4 cylindres à plat.

Au milieu des années 60, Porsche tourne une page : la 356, modèle fondateur de la marque, tire sa révérence. Pour lui succéder, la firme de Zuffenhausen présente en 1964 la 901, très rapidement renommée 911 après un litige avec Peugeot qui fait valoir la propriété de cette appellation. Plus grande, plus moderne, plus puissante grâce à son six cylindres à plat de 2,0 litres développant 130 ch, la 911 change la donne mais elle surprend également. Son prix, nettement plus élevé que celui de la 356, pourrait faire fuir une partie de la clientèle fidèle de la marque, notamment aux États-Unis.

C’est ainsi qu’en 1965, Porsche lance un modèle d’accès : la 912. Elle emprunte la carrosserie et la plateforme de la 911, mais reçoit le moteur quatre cylindres 1.6 de la 356 SC, revu à 90 ch. Moins puissante, mais aussi plus légère, la 912 s’impose vite comme une alternative logique et économique à la 911. Elle permet à Porsche de maintenir un certain volume de ventes tout en assurant une transition douce pour les clients habitués à la 356.

Plus équilibrée
Loin de souffrir de sa mécanique plus modeste, la 912 brille par son comportement routier. Son moteur plus léger réduit la masse sur l’arrière, équilibrant mieux le châssis que sur la 911, parfois jugée délicate dans ses premières années. La 912 est plus prévisible, plus agile, presque plus agréable à mener sur route sinueuse.

Son habitacle est quasiment identique à celui de la Porsche 911, si ce n’est un compte-tours gradué jusqu’à 6 000 tr/min au lieu de 8 000, et quelques détails d’équipements en moins. Mais l’essentiel est là : une ligne élégante et aérodynamique, une qualité de fabrication irréprochable, et ce sentiment de conduire une vraie Porsche.

Succès modeste
Entre 1965 et 1969, plus de 32 000 Porsche 912 sont produites. La majorité sont des coupés, mais à partir de 1966, la 912 est également disponible en version Targa, avec arceau fixe et lunette arrière souple ou rigide. Le marché américain, en particulier, adopte massivement la 912, séduite par son prix plus accessible (environ 25 % moins chère qu’une 911) et sa consommation réduite.

Mais la montée en gamme de la 911, et l’évolution du marché vers des voitures plus puissantes, signent progressivement la fin de la 912. En 1969, la production cesse. Porsche a besoin de faire de la place pour sa nouvelle 914, développée avec Volkswagen, qui reprend le rôle de modèle d’entrée de gamme.

Retour surprise
Alors que la 914 vit ses derniers mois de carrière, Porsche se retrouve sans modèle abordable pour les États-Unis. En attendant l’arrivée de la 924, une solution transitoire voit le jour : la 912E. Produite uniquement en 1976 et exclusivement pour le marché nord-américain, elle combine la carrosserie de la 911 G avec un moteur quatre cylindres 2.0 d’origine Volkswagen, dérivé du Type 4, développant 86 ch. Si ses performances sont modestes, la 912E reste fidèle à l’esprit original : simplicité, équilibre et plaisir de conduite. Seuls 2 099 exemplaires seront produits, ce qui en fait aujourd’hui une rareté.

Bien plus rare que la 911, la 912 ne court pas les rues en Belgique, surtout dans sa version Targa qui n’a été produite qu’à 2.500 exemplaires environ. On retrouve le fameux toit amovible, mais aussi une lunette arrière en plastique souple, rapidement abandonnée en raison de sa vulnérabilité. Appartenant à la D’Ieteren Gallery, la collection privée de l’importateur de Porsche dans notre pays, cette voiture date de 1967 et arbore une jolie patine d’une restauration ancienne.

Bonne surprise
A bord, l’ambiance est identique à celle d’une Porsche 911 avec les nombreux compteurs ronds, la clé de contact située à gauche du volant, sur la planche de bord, et un espace intérieur généreux, même à l’arrière où les petits sièges peuvent accueillir deux adultes de taille raisonnable. Il suffit par contre de démarrer le moteur pour se rendre compte qu’on est dans une 912. A vrai dire, le petit 4 cylindres à plat sonne comme un bloc Volkswagen de la même époque. Il faut donc faire une croix sur le musicalité du 6 cylindres de la 911 et se concentrer sur les qualités de la 912.

La plus marquante de celles-ci est la légèreté. La voiture se conduit du bout des doigts et semble aussi légère qu’une plume. Malgré sa puissance limitée, la Porsche 912 n’est pas avare en sensations (même si les vitesses atteintes sont très raisonnables) et les accélérations sont « suffisantes ». Grâce à sa masse contenue, la petite Porsche freine correctement pour un véhicule construit dans les années 60, et on aborde avec plus de confiance les enchainements de virages.

Plus si bon marché
Alors qu’on aurait pu croire que la 912 est 911 au rabais, il n’en est rien. Sur le parcours de notre essai, nous avons pris beaucoup de plaisir avec cette voiture méconnue du grand public. Longtemps boudée par les collectionneurs, la Porsche 912 connait aujourd’hui un regain d’intérêt auprès d’un public de connaisseurs. C’est ce qui explique que sa cote peut allègrement dépasser la barre des 50.000 € pour les plus beaux exemplaires comme la 912 Targa dont nous avons pris le volant.

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