C’est en 1982 qu’a été lancée la BMW Série 3 E30, la seconde génération de cette lignée à succès. Le constructeur n’avait pas à le droit à l’erreur car ce modèle était la locomotive qui tirait ses ventes vers le haut. C’est pourquoi son développement a tout de même duré 6 ans pendant lesquels les nombreuses personnes en charge du projet ont imaginé plusieurs versions de carrosserie : berline, coupé, break (Touring) et cabriolet.
La E30 se devait également d’être complètement à la page, c’est pourquoi son train avant a été entièrement repensé, tout comme son poste de conduite qui se devait d’être le plus ergonomique possible. Manifestement, cette opiniâtreté dans la conception de la voiture a payé puisque la E30 s’est vendue à 2,3 millions d’exemplaires, faisant d’elle l’une des meilleures ventes de BMW.
Commercialisée jusqu’en 1991 (1994 pour la version Touring), la Série E30 est certainement le modèle le plus représentatif de la marque qui a laissé une empreinte indélébile chez ses nombreux aficionados.
C’est le cas de Simon, très jeune collectionneur, qui n’a pourtant pas connu cette voiture lorsqu’elle était commercialisée. Fils d’amoureux des voitures de la marque bavaroise, il s’est pris d’amour pour les anciens modèles 6 cylindres. C’est finalement sur une E30 qu’il a jeté son dévolu il y a une petite année.
Dénichée dans les petites annonces, sa 323i de 1984 appartenait à la même famille depuis le départ. Très bien conservée, la voiture affichait un peu plus de 100.000 km d’origine et n’avait jamais été restaurée.
Elégante simplicité
Là où bon nombre d’entre nous se seraient contentés d’une bonne remise en route et d’un nettoyage, Simon a repris sa 323i de A à… presque Z. La carrosserie a été entièrement repeinte, de nombreuses pièces cosmétiques ont été remplacées et l’habitacle a fait l’objet d’une attention toute particulière pour retrouver son lustre d’origine.
Plutôt maniaque, l’ami Simon a particulièrement bien travaillé puisque sa voiture semble être tout droit sortie d’un showroom BMW au début des années 80, des années bien avant sa naissance.
Et pour vous dire à quel point il va au bout des choses, il possède même les plaques qui étaient apposées sur les voitures exposées dans les concessions à l’époque ! Cette 323i est 100% fidèle à l’origine, avec une configuration très simple. Ici, point de direction assistée, de toit ouvrant, de climatisation ou de jantes en aluminium.
La voiture repose sur des jantes en tôle pourvues de minuscules enjoliveurs, un becquet en plastique moussé est apposé sur la malle arrière et, véhicule d’origine française oblige, les petits phares ronds sont jaunes, ce qui donne encore plus de charme à la voiture.
Il est temps d’ailleurs d’ouvrir une parenthèse : à leur actuelle, les choix stylistiques de BMW divisent, surtout en ce qui concerne l’utilisation de calandres au format gigantesque. Il suffit de regarder l’E30 et sa simplicité incroyable pour se rendre compte à quel point les voitures de la marque pouvaient être élégantes et attrayantes il y a une quarantaine d’années. Comment en est-on donc arrivé à la sophistication presque caricaturale des BMW actuelles alors que la marque était autrefois réputée pour ses produits à l’esthétique classique et intemporelle ?
Deux moteurs en un
Traite de discussions, il est temps de prendre place dans cette 323i. Même si l’habitacle est un peu austère, on s’y sent directement bien. La position de conduite est presque parfaite, l’instrumentation résolument tournée vers le conducteur est on ne peut plus lisible et le pommeau de vitesses tombe directement sous la main.
L’état de la voiture de Simon est tout simplement ahurissant : aucun plastique n’a vieilli, les sièges offrent encore une bonne tenue et le ciel de toit semble flambant neuf.
L’excitation de réveiller un vieux 6 en ligne BMW l’emporte toutefois sur la contemplation. Pourtant, ce 2,3 litres de 150 ch et 205 Nm se montre très discret au ralenti. D’une douceur appréciable, les commandes font rapidement l’âge de l’engin tant la 323i se conduit facilement. Jusqu’en à 3.500 tr/min, elle se montre discrète et presque timide. Par contre, de 3.500 à 5.000 tr/min, le moteur semble se réveiller et les 150 ch arrivent en déboulant dans une sonorité très agréable.
Sans coller au siège, la petite BMW est agréable et polyvalente en toute circonstance. Plus à l’aise sur les grandes routes que sur le réseau secondaire en raison de ses suspensions trop souples, elle permet de voyager confortablement tout en profitant du dynamisme de son 6 cylindres lorsque c’est nécessaire.
De l’obscurité à la lumière
Très fiable et robuste, la E30 a longtemps conservé une étiquette de voiture d’occasion pas chère et le plus souvent mal entretenue qui lui a collé la peau. Cependant, le vent a tourné il y a quelques années et elle est devenue une voiture de collection plébiscitée par une communauté de collectionneurs majoritairement jeunes qui apprécient ses qualités et sa facilité d’utilisation. Attention toutefois, les prix peuvent beaucoup varier en fonction de la carrosserie, du moteur et de l’équipement. Les versions 6 cylindres haut de gamme sont évidemment très recherchées, après la sacro-sainte M3 bien sûr !
Le marché est riche de nombreuses voitures mais en trouver une dans l’état de celle de Simon n’est pas du tout chose aisée. Très soucieux de son héritage, BMW propose toujours la majorité des pièces détachées dans son catalogue mais les prix sont assez élevés. Pour le reste, de nombreux spécialistes en neuf et en occasion existent aux 4 coins du monde. Quarante ans après le début de sa commercialisation, la Série E30 n’a peut-être jamais été aussi populaire…
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