Dès ses débuts à la fin des années 40, Ferrari connait un franc succès sur le marché nord-américain. Très rapidement, les concessionnaires de la marque demandent des modèles spécifiques afin de contenter une clientèle riche et exigeante. C’est le cas de Jon van Neumann en Californie et Luigi Chinetti à New York qui, au début des années 60, demandent à Enzo Ferrari un cabriolet élégant et racé. A cette époque, la marque au cheval cabré commercialise bien la 250 GT Cabriolet mais celle-ci est GT et pas assez véloce. Le « Commendatore » refuse dans un premier temps, avant de trouver solution en 1957 : celui-ci propose à ses concessionnaires d’acquérir des 250 « Tour de France » pour les faire modifier en cabriolet par la carrosserie Scaglietti. L’année suivante, les premiers 250 California Spyder, sortent des ateliers.
Deux versions
Au début, les premières voitures bénéficient d’un empattement de 2,60 m. Avec l’arrivée de la 250 SWB (« Short Wheel Base ») qui sert de « donneuse », ce dernier passe à 2,40 m. La première 250 SWB California Spyder est présentée officiellement au Salon de Genève 1960. Par rapport à la California Spyder « normale », la tenue de route en virages est améliorée, ce qui fait de ce roadster le plus abouti de son époque. On doit le design de cette voiture à Pininfarina, « papa » de la 250 Gt Cabriolet également. Entre les deux voitures, beaucoup de ressemblances mais la California Spyder est bien plus agressive avec sa face avant façon « nez de requin », son pare-brise plus incliné et ses ailes arrière plus galbées qui lui donnent des « hanches ». Elle bénéficie également d’une prise d’air sur le cabot qui sert à faire respirer les carburateurs de son moteur et de phares placés sous des globes de plexiglass.
Les sens mis en éveil
L’habitacle à la fois spartiate et luxueux était une invitation au voyage mais le confort était toutefois rudimentaire. La pièce maîtresse de cette voiture était bien entendu le moteur V12 « Colombo » de 3 litres de cylindrée. Gavé par trois carburateurs Weber double-corps, il développe 240 ch, voir 280 ch dans la version SWB. Conçu pour une voiture routière, la 250 California Spyder a toutefois connu une carrière sportive puisque quelques exemplaires se sont illustrés en course, aux 12 Heures de Sebring en 1959 et 1960. La voiture du NART (North American Racing Team) termine également cinquième aux 24 Heures du Mans 1959.
Record à prévoir ?
Considérée comme l’une des plus belles voitures jamais construites, la 250 California Spyder est très rare et les voitures à vendre le sont encore plus ! Il y a quelques jours, RM Sotheby’s a annoncé qu’un exemplaire serait proposé aux enchères lors de son événement organisé à Monterrey (Californie) les 16 et 17 août prochains. Pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du premier châssis de 250 SWB California Spyder, celui qui a été exposé à Genève en 1960 ! Propriété de l’ancien footballeur allemand Michael Ballack, cette merveille est estimée entre 16 et 18 millions de dollars hors frais. Devrait-on assister à un record d’enchères de cette année ? Réponse dans deux mois…
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