
Il suffit de se promener dans les allées des bourses de véhicules anciens pour s’en rendre compte : on y voit souvent des rangées de petites sportives des Trente Glorieuses à vendre ! Elles ne passent pas inaperçues, avec leur couleur pétillante et leurs chromes scintillants ! Si on s’imagine volontiers au volant de ces machines délicates, le genre semble passé de mode : sur le pare-brise, une affiche indique souvent un prix barré, avec un autre, inférieur et en rouge, en dessous.
Clairement, comme nous vous l’indiquions récemment, le marché est en plein bouleversement. La nostalgie étant un facteur déterminant dans l’achat d’un véhicule ancien, les voitures des années 50 et 60 appartiennent souvent à des personnes fort âgées aujourd’hui. Et entre une progéniture désintéressée et une condition physique qui ne permet plus d’en profiter, l’heure de la vente a sonné. Parfois pour des collections entières ! Le marché est donc inondé pour une demande qui décroît progressivement. Bref, les voitures restent invendues et les prix baissent. Ces voitures sont-elles condamnées à tomber dans l’oubli ?
Pas si vite !
Devant une charmante petite Fiat à carrosserie Vignale des années 60 exposée à Rétromoteur à Ciney, je vois une jeune personne, manifestement intéressée. « Je ne connais pas ce modèle et mon truc, ce sont plutôt les Allemandes des années 80 et 90. Mais l’état exceptionnel et la ligne vraiment mignonne m’ont attiré ! » Le prix ? Un peu plus de 20.000 euros. « Ça reste trop cher pour moi, mais j’avoue que je m’attendais à un prix supérieur pour une voiture rarissime de ces années-là. » Et d’ajouter, comme devinant ma question : « À un prix inférieur, oui, je crois que je pourrais craquer. » Dont acte. Xavier Molenaar, à la tête d’Oldtimerfarm, nous le disait : « La majorité des clients acceptent de baisser le prix. »
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Un haut de gamme à la peine ?
Pour Thierry Téchy, à la tête de Route59, le message est clair : « Si les voitures sont annoncées au bon prix, elles se vendent ! » Et de poursuivre : « Pour le prix d’une petite GTI des années 80, on peut aujourd’hui s’offrir une Triumph TR6, ce qui est très différent. Et j’ai des clients assez jeunes qui passent le cap. » Le concept d’une voiture décalée, aux sensations plus intenses, d’une époque inconnue, pourrait-il séduire ? « Ce qui est plus compliqué, en revanche, ce sont les voitures situées un cran au-dessus, je pense notamment aux Mercedes 220 SE, soit des voitures qui sont affichées aux alentours des 100.000 euros. Cela représente une somme considérable pour une voiture qui ne tiendra peut-être pas très bien sa cote à l’avenir. »
De bonnes affaires en perspective ?
Oui, le marché n’est plus aussi dynamique qu’avant. Une offre très généreuse, une demande qui faiblit : ces causes ont des conséquences bien connues. Pour l’acheteur, c’est plutôt une bonne nouvelle : il est en effet possible de s’offrir une jolie pépite des Trente Glorieuses à bon prix ! Enfin, ce qui est certain, c’est que les voitures éligibles à certains événements prestigieux (comme les Mille Miglia) et celles en parfait état attireront toujours plus facilement les amateurs…
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