
Aujourd’hui, toutes les essences proposées dans les stations contiennent un certain pourcentage d’éthanol : on parle, très logiquement, de 5 % pour l’E5 (à l’indice d’octane de 98 en Belgique) et de 10 % pour l’E10 (indice d’octane de 95). Une quantité relativement faible donc, mais si l’on combine cela avec la disparition du plomb, y a-t-il un risque pour les moteurs ? Vaut-il mieux prendre de l’E5 ou de l’E10.
L’indice d’octane, de quoi s’agit-il ?
L’indice d’octane représente le degré de « résistance » (ou un indice de détonation) du carburant à l’auto-inflammation. Sur un moteur essence, la combustion est commandée par la bougie à un moment bien précis : le taux d’octane mesure donc la capacité de l’essence à résister sans s’enflammer jusqu’à ce que la bougie allume le mélange air/essence. En clair, plus le taux d’octane est élevé, plus l’essence pourra subir des contraintes élevées, et plus le moteur pourra fortement comprimer le mélange. Vous l’aurez compris : les moteurs à fort taux de compression, que l’on trouve souvent sur les sportives et les motos, ont besoin d’un taux d’octane élevé pour fonctionner de manière optimale.
Et l’éthanol, c’est quoi ?
En résumé, l’éthanol est un alcool composé d’oxygène, d’hydrogène et de carbone. On le retrouve un peu partout : dans les parfums, les solvants et même dans certaines boissons ! Quel est donc son intérêt dans le carburant ? D’origine non fossile, et donc renouvelable, il permet en outre de diminuer les émissions nocives.
Quels sont les risques de l’éthanol ?
Le premier problème est lié à la corrosion. Sans entrer dans les détails techniques, sachez que l’éthanol se charge en eau par condensation. Et l’eau, c’est le pire ennemi des pièces métalliques : cela peut conduire à une corrosion du carburateur, voire une corrosion des injecteurs. En outre, l’éthanol se montre particulièrement agressif envers les pièces en plastique et en caoutchouc comme les durites d’alimentation. Si elles ont un certain âge, il est donc urgent de les remplacer. Dans le pire des cas, il peut y avoir un risque de fuite et donc… d’incendie ! Notez que les véhicules produits au 21ème siècle sont généralement compatibles avec l’éthanol.
E5 ou E10 ?
À première vue, l’E10 peut sembler le bon plan pour les véhicules anciens : elle ne contient que 5 % d’éthanol en plus, est nettement moins chère et son taux d’octane inférieur (95 au lieu de 98) ne devrait pas poser de problème pour des moteurs considérés comme peu sportifs. Sauf qu’en pratique, ça change tout : les 5 % supplémentaires représentent autant de risques additionnels. Quant au taux d’octane, la « super plombée » de l’époque, qui était le carburant de référence pour de nombreux véhicules, affichait un taux d’octane de l’ordre de 97. Enfin, la différence de prix est à relativiser : un véhicule de collection parcourant en moyenne 1 000 km par an, vous ne passerez pas très souvent à la pompe ! À bon entendeur, préférez donc, et de loin, l’E5…
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