Pendant longtemps hyper abordable en occasion, a-t-elle profité du phénomène "youngtimer" pour, comme la Peugeot 205, voir exploser ses cotes ? Nous avons épluché les annonces pour répondre à la question.
Produite de 1984 à 1996, la Supercinq (ou Super 5) n'arrivera pas à réitérer les formidables chiffres de vente de sa devancière, la R5. Cependant, elle va tout de même s'écouler à 3,44 millions d'exemplaires au cours d'une carrière longue de 12 ans. Oui, à l'époque, on ne renouvelait pas les modèles tous les 6 ou 7 ans !
Elle a été la voiture la plus vendue en France devant sa principale rivale la Peugeot 205, de 1986 à 1989. Comme la sochalienne, c'était un modèle populaire, peu cher à l'achat, simple et robuste, tout autant qu'économique à l'usage, du moins dans ses déclinaisons les plus classiques.
Mais comme sa rivale, elle a été déclinée en de nombreuses finitions, variantes, dont la redoutable version vitaminée "GT Turbo", dotée d'un 1.4 turbo de 115 puis 120 ch, mais aussi la célèbre entrée de gamme C/TC, qui deviendra "Five" après le premier restylage de 87 (elle contrait la 205 "Junior"), la haut de gamme GTX, ou encore la luxueuse "Baccara". La Supercinq a aussi bien entendu existé en version diesel, mais pas turbo-diesel, contrairement à la 205, et en boîte automatique. De très nombreuses séries spéciales ou limitées ont émaillé sa carrière, comme c'était très à la mode à l'époque. En fin de carrière, ce fut l'avènement des modèles "Saga" (le nom Saga s'accole à celui de la finition d'origine), à l'équipement enrichi.
La Supercinq a aussi servi de base à un petit utilitaire : l'Express, qui a connu son petit succès, jusqu'à aujourd'hui en occasion d'ailleurs. Nous ne l'avons pas considéré comme une Super 5 toutefois.
Enfin, elle a existé dans une assez rare version cabriolet/découvrable. Deux versions en réalité : un rarissime cabriolet fabriqué chez Ernst Berg Systems, et une découvrable typée presque pick-up, fabriquée d'abord par le carrossier Car System, puis par le carrossier Gruau. Son petit nom : la Supercinq Belle-Île.
La GT Turbo a aussi existé en série limitée à 2 000 exemplaires "Alain Oreille", du nom du pilote de rallye, qui a couru sur Super 5 GT Turbo en championnat du monde des rallyes, et a obtenu deux titres de champion du monde en 1989 et 1990. C'est aujourd'hui la plus rare et recherchée des Super 5.
La Super 5 a-t-elle connu le même succès que la 205 avec le phénomène youngtimer ?
Son gros succès en neuf s'est bien sûr reporté ensuite sur le marché de l'occasion, où la Supercinq a tenu un rôle majeur pendant des années, et longtemps après la fin de sa commercialisation.
Avec les années, les cotes sont même arrivées au plus bas, et il était possible de trouver une foultitude de modèles à moins de 1 000 €, voire moins de 500 €, entre 2010 et 2015.
Mais aujourd'hui, le phénomène "youngtimer est passé par là. Et nous avons pu constater que par exemple, pour sa rivale au lion la 205, les cotes se sont envolées, même pour les modèles les plus basiques.
Est-ce que c'est la même folie pour la petite Renault ? Nous avons sélectionné les modèles les plus emblématiques (impossible de tous les étudier), et avons épluché les annonces et les éventuelles cotations "youngtimer", pour voir quels étaient les prix plancher, et ceux pour un modèle en "état concours". Résultats dans le tableau ci-dessous. De façon générale, ayez en tête que les cotes ont été multipliées par deux tout de même, entre 2016 et 2022.
Version | Prix minimum | Prix maximum |
Five | 700 € (plus de 200 000 km, état très moyen) | 4 500 € (moins de 60 000 km) |
Five D | 1 200 € (même prix mini que maxi, car rare en ce moment) | 1 200 € (offre rarissime en ce moment) |
Bye-Bye | 1 300 € (plus de 200 000 km) | 2 500 €(bon état et jusqu'à 170 000 km) |
Saga (Five, GTS, GTX) | 500 € (état épave, plus de 250 000 km) | 3 500 € (autour de 100 000 km) |
TL/GTL | 600 € pour une TL, 500 € pour une GTL (parfois autour de 100 000 km) | 1 500 € pour une TL, 2 500 € (pour une GTL de 70 000 km), 5 000 € pour un modèle GTL état concours |
TD/GTD | 1 000 € (plus de 300 000 km) | 1 500 € (200 000 km environ) |
C/TC | 500 € (une C de 170 000 km en sale état) | 3 000 € (une TC de 100 000 km) |
GTX | 2 000 € (pour un modèle moyen) | 4 000 € (pour moins de 100 000 km et super état) |
Baccara | 1 500 € (pour une 1.4 automatique, plus de 180 000 km et bien abîmée) | 6 500 € (pour une 1.7 90 ch boîte mécanique en excellent état) |
Automatique | 600 € (carrosserie moyenne et plus de 180 000 km) | 3 500 € (excellent état cosmétique et d'entretien) |
GT Turbo | 2 500 € (état épave, plus de 250 000 km) | 15 000 € (modèle état correct et jusqu'à 180 000 km) à 22 000 € (état concours et moins de 70 000 km) |
GT Turbo Alain Oreille | 18 000 € (état standard) | 29 000 € (état exceptionnel) |
Belle-Île | 4 500 € (état quasi-épave et 240 000 km) | 12 000 € (état neuf et 100 000 km) |
LE BILAN
La Supercinq, assez clairement, n'a pas le succès et l'aura de sa rivale la Peugeot 205. Si pour certaines versions les cotes remontent, c'est dans une moindre mesure, et cela ne concerne pas tous les modèles, comme cela peut être le cas pour la sochalienne. Cela dit, les GT Turbo, et même les Baccara ou les Belle-Île commence à atteindre des prix assez élevés et peuvent se révéler être un heureux placement.
Mais les versions basiques peuvent rester très abordables. Si la Super 5 devait connaître à l'avenir le même succès que la 205, ce qui est très incertain pour les modèles classiques, ces versions basiques, accessibles pour des tarifs modestes aujourd'hui, deviendraient de bonne affaire, et de bons placements.
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