
Tout d’abord, un « petit » retour de 37 ans en arrière : en 1988, « Il Commendatore », à savoir Enzo Ferrari, rend son dernier souffle. Avec sa disparition, la planète automobile s’embrase et les fameuses automobiles de Maranello sont considérées comme de l’or rouge. Rapidement, d’autres modèles mythiques leur emboîtent le pas. Les collectionneurs de vieilles automobiles ne sont plus vus comme des marginaux, mais comme des investisseurs ! Bref, il n’en fallait pas plus pour créer une bulle spéculative…
Bien entendu, comme souvent en économie, la bulle a fini par éclater. Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre longtemps : dès le début des années 90, les prestigieuses anciennes furent en perdition ! En 2015, après une progression linéaire, nouveau rebond : l’automobile de collection est emportée par un véritable ouragan. Mais cette fois, le contexte est bien différent : le marché est bien plus large et est, entre autres, porté par des voitures nettement plus jeunes et plus variées que 27 ans auparavant… Aujourd’hui, la question générationnelle est également la raison pour laquelle les voitures des Trente Glorieuses ont la vie dure : les personnes qui en rêvaient lorsqu’elles étaient enfants sont aujourd’hui disparues ou préfèrent les vendre plutôt que de les céder à une progéniture désintéressée… Voilà donc l’une des raisons principales qui expliquent l’effondrement de la valeur de nombreux mythes automobiles !
Aston Martin DB5

On ne vous fera pas l’affront de vous rappeler tout ce que ce modèle signifie pour un célèbre agent secret. Rajoutez à cela une ligne à se damner, une classe british à l’état pur, ainsi qu’un magnifique 6 cylindres sous le capot, et vous obtenez une voiture qui a frôlé, voire dépassé le million d’euros il y a 10 ans. Aujourd’hui, on peut diviser par deux : James Bond ne fait plus rêver, me susurre ma charmante épouse, tandis que la belle DB5 rappelle son grand âge une fois à l’épreuve de la route…
Ferrari 365 GTB/4 Daytona

À la fin des années 80, elles tutoyaient des sommets. C’était l’une des Ferrari les plus recherchées du moment ! En 2015, le modèle gardait une solide forme, pulvérisant régulièrement les 600.000 à 700.000 euros. Il faut dire que le pedigree en impose : une ligne ravageuse, un nom qui rappelle des succès sur la piste et un V12 aussi herculéen que musical et solide. Aujourd’hui, la Daytona est souvent perçue comme un « camion » à conduire, avec des commandes particulièrement dures. Aux enchères, elles dépassent rarement les 500.000 euros.
Jaguar XK120 Roadster

À sa sortie en 1948, la Jaguar XK120 réinventait le secteur de la voiture de sport : infiniment moins chère, diablement plus sexy et très nettement plus performante que ses concurrentes, qui n’étaient jamais que des modèles d’avant-guerre replâtrés, la XK120 a donné à Jaguar ses lettres de noblesse. Aujourd’hui, en dépit de lignes envoûtantes, le modèle reste très daté à conduire… Certes, de nombreux modèles sont toujours affichés à plus de 130.000, voire 140.000 euros, ce qui était leur valeur il y a 7 ou 8 ans, mais les résultats des ventes aux enchères donnent des chiffres bien différents : souvent entre 60.000 et 90.000 euros !
Maserati A6

Moins connue que les autres protagonistes de cette liste, la Maserati A6 est pourtant un Graal pour de nombreux collectionneurs. Il s’agit en effet de la première Maserati de route ! L’influence de la compétition est bien réelle sous le capot, avec un splendide 6 cylindres en ligne, tandis que le châssis est souvent habillé de magnifiques carrosseries. Après une version 1500 sous-motorisée, la 2 litres se montrait nettement plus convaincante. Moins de 140 exemplaires furent produits, tous différents. Autant dire que la bête est rare ! Si le modèle s’échangeait à coups de millions il y a quelques années, l’exemplaire présenté par Bonhams à Goodwood fut adjugé à environ un demi-million…
Porsche 911 2.7 Carrera RS

Pour les amateurs de Porsche refroidies par air, la 911 2.7 Carrera RS est la version ultime : développée pour l’homologation en compétition, elle s’anime via un flat-six de 210 chevaux et se distingue avec sa fameuse queue de canard ! Aussi polyvalente que performante, elle est sans doute l’une des Porsche les plus pures de tous les temps. Et avec 1.500 exemplaires produits, autant dire qu’il n’y en a pas pour tout le monde… Si le modèle frôlait, voire dépassait les 600.000 euros il y a une grosse dizaine d’années, aujourd’hui, 400.000 suffisent… La version Lightweight (200 exemplaires) reste nettement plus chère.
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