
Faut-il rouler ?
Deux courants de pensée s’affrontent : le premier indique qu’« une voiture qui ne roule pas se détériore rapidement », tandis que le deuxième rappelle que « l’humidité, et surtout le sel, sont les pires ennemis de votre carrosserie ! ». Dès lors, que fait-on en hiver ? On agit avec nuance en faisant un peu des deux ! Étienne, carrossier aujourd’hui à la retraite, conseille « de laisser votre voiture au chaud lorsque les routes sont salées et de la sortir par de belles journées d’hiver », tout simplement !
Pour Benoît, collectionneur de la première heure, rouler de temps à autre pendant l’hiver, c’est parfaitement possible… et même souhaitable : « Sortir la voiture tous les 15 à 30 jours permet d’épargner à votre voiture les pannes liées à une inaction prolongée : un embrayage collé, des freins grippés, une batterie en berne… ». Toutefois, ses sorties sont soigneusement programmées : « j’évite les autoroutes souvent généreusement salées, et les zones boueuses qui tapissent le dessous d’une fine couche corrosive. Et bien sûr, je ménage ma monture : je ne tire pas sur le moteur et je passe de première en troisième tant qu’elle est froide ».
Un petit tour suffit ?
« Pour ma part, je ne me contente pas du tour du pâté de maison : je fais une balade suffisamment longue pour qu’elle arrive à sa température de fonctionnement, soit entre 15 et 20 kilomètres. L’idée c’est d’éviter la condensation, de réveiller tous les organes mécaniques et de faire tourner le moteur sans l’enrichir via le starter », indique Benoît.
Un bon coup de propre !
Après chaque sortie, le mot d’ordre est : nettoyage. Pas le petit coup d’éponge du dimanche, mais un vrai rinçage du dessous de caisse et des passages de roue, si possible avec de l’eau tiède et sans haute pression. Puis, ne lésinez pas sur un séchage complet, voiture bien à l’abri. Oui, c’est un peu fastidieux. Mais entre un quart d’heure de soin et une aile rongée par la rouille au printemps, le choix est vite fait !
Si vous préférez l’hivernage complet
Vous préférez la remiser jusqu’aux beaux jours ? Dans ce cas, la qualité de la préservation de votre voiture dépend directement de votre garage, qui doit idéalement être sec, tempéré et ventilé. Si vous utilisez un déshumidificateur électrique, sachez que ce dernier voit son efficacité fondre à mesure que la température descend. Le top du top, c’est évidemment le chauffage, mais rares sont les garages à être équipés de la sorte ! Dans tous les cas, exit les bâches sur la pelouse !
Vous désirez opter pour une housse ? Dans ce cas, choisissez obligatoirement un modèle respirant, jamais en plastique, ce qui permettra d’éviter la poussière sans piéger la condensation. Et traquez, dans les jours ou les semaines qui suivent, toute trace d’humidité sous la housse, au cas où !
Autre point faible : la batterie. Il faut bien entendu la débrancher, ce qui n’est généralement pas bien compliqué sur les voitures anciennes. L’idéal est de la laisser branchée sur un chargeur de maintien, ces petits boîtiers magiques qui assurent une tension constante sans surcharger. Si vous préférez la déposer, stockez-la dans un endroit à l’abri du gel, après avoir graissé les bornes.
Faites le plein !
Autre geste souvent négligé : le plein d’essence. Un réservoir à moitié vide favorise la condensation, donc la rouille interne et les dépôts dans le circuit. Mieux vaut le remplir juste avant le remisage, en ajoutant un stabilisateur si la voiture reste immobilisée un long moment.
Tout aussi crucial, surtout avant les premières gelées : le liquide de refroidissement. Vérifiez son taux d’antigel et remplacez-le si nécessaire. Quant à la vidange d’huile, les avis divergent sur le sujet, mais nous y reviendrons dans un prochain article.
Et les pneus ? Si la voiture reste immobile, augmentez légèrement la pression et bougez la voiture de temps à autre. Le fin du fin ? Des cales ou des plateaux spécifiquement arrondis pour éviter les plats ! Quant au frein à main, il restera desserré.
Et à l’intérieur ?
Dans l’habitacle, les maniaques nourriront le cuir et glisseront un absorbeur d’humidité dans l’habitacle et le coffre. Mais la règle d’or, c’est de laisser les vitres légèrement entrouvertes pour éviter la condensation. Le jour où vous la réveillerez, elle sentira le cuir et l’huile chaude, pas le grenier !
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