Fiat 850 Moretti, la Berlinette pour Impétrants

6 years atrás - 26 Novembro 2018, News d’Anciennes
Fiat 850 Moretti, la Berlinette pour Impétrants
Elle fait partie de la classe des Etceterini. Ces autos italiennes construites par des artisans sur la base de modèle de grande diffusion, Fiat et Abarth en tête.

La Fiat 850 Moretti Sportiva de son nom complet est une auto qu'on croise relativement peu. Direction les Yvelines pour essayer une de ces petites berlinettes.

L'histoire de la Fiat 850 Moretti
L'histoire de Moretti commence dans les années 20. Le but est alors de construire des motos basées sur des mécaniques répandues, mais avec un design propre. Très vite, ce sont également des microcars qui sortent des ateliers. Après la seconde guerre mondiale, ce sont des autos qui sont au centre du travail de la marque. Basées sur des mécaniques Fiat la plupart du temps, il obtient même un accord officiel de la part de Gianni Agnelli pour produire des autos basées sur les 127, 128, 124 et 132.

La Fiat 850 Moretti découle de cet accord. Basée sur la Fiat 850 Coupé, dont on parle plus en détail ici, elle s'en distingue grandement par son design. L'auto qui est révélée à Turin est en effet une petite berlinette. Si on la connaît comme la Fiat 850 Moretti, son vrai nom est 850 Moretti Sportiva. Comme beaucoup de productions artisanales, elle est entièrement customisable. D'abord proposée avec cette carrosserie de berlinette, elle peut aussi être proposée en roadster.

L'auto verra une modification en 1969. Le 850 cm³ sera alors remplacé par un 982 cm³. Sa carrière s'arrêtera en 1971 après environ 300 modèles fabriqués dont 52 avec le "gros" moteur.

Notre Fiat 850 Moretti Sportiva du jour
Un petit air de Dino
Dès qu'on regarde la Fiat 850 Moretti on ne peut s'empêcher de penser à Dino... au moins de l'avant. Rondouillard, avec des ailes rebondies et bien marquées, elle est très élégante. Les phares sont eux implantés bien plus bas, dans face avant qui n'est pas une calandre, et doublés par des feux additionnels placés en dessous. L'arrière est beaucoup plus carré. Entre le toit et l'arrière, c'est plus ou moins un plat qui descend en pente très douce. Le moteur arrière pourrait entraîner un déséquilibre de la ligne, mais la position de l'habitacle fait que ça ne se remarque pas. C'est du deux en un en fait. Par contre on remarque tout de suite la taille de l'auto. 3.6 m de long, c'est peu, mais les proportions sont bonnes avec une largeur et une hauteur correspondantes.

Notre Fiat 850 Moretti du jour est dans son jus au niveau cosmétique. La carrosserie est marquée par les 51 ans de l'auto, mais elle conserve une authenticité très sympathique. Les quelques sigles Fiat Moretti, les roues à rayon, les chromes, ajoutent un air ancien à cette belle petite auto.

Un intérieur étriqué et bien fourni
La place à bord est comptée, on en reparlera. On retrouve donc un tableau de bord plaqué bois avec une instrumentation complète. Nous ne sommes pas encore au temps des sapins de noël et les indications sont données par de vrais compteurs, avec aiguille, et pas des voyants. Compte tour, jauge à essence et vitesse s'affichent en face du volant. Les températures d'eau et d'huile sont à côté... en fait au dessus de la planche de bord, déjà ! Quelques commandes s'ajoutent sur le tableau de bord, sous un écusson Moretti qui vous rappelle que vous n'êtes pas dans une Fiat ordinaire.

Le volant est plutôt grand, vive les années 60, et juste à côté le levier de vitesse est lui aussi de bonne taille. Surmonté par un pommeau affichant un tacot, soit il est vraiment énorme, soit c'est la taille de l'auto qui nous fait une illusion.

Les sièges sont plutôt petits et derrière on retrouve un espace dévolu aux bagages. Pas forcément facile d'accès, cet espace a été rendu nécessaire par la définition de la voiture. Elle est si basse à l'avant que le coffre prévu pour les sacs est entièrement occupé par la roue de secours !

Sous le capot : une mécanique prête à rugir
Les berlinettes du genre embarquent souvent de petits moteurs. Même notre vénérable A110 nationale a commencé sa carrière comme ça. Notre Fiat 850 Moretti de 1967 est mue par un 850 cm³. Pas un foudre de guerre avec ses 47 chevaux, par contre ils sont obtenus à 6000 tours ce qui nous donne une idée de son caractère. En même temps, pas besoin d'un V8 quand on a 680 kg (à vide, vieille habitude italienne qui ne s'est toujours pas perdue) à mouvoir.

Contrairement à la carrosserie, il a fait l'objet de quelques soins. Bonne nouvelle, on va pouvoir tâter de quel sans plomb il se chauffe.

Au volant de la Fiat 850 Moretti
On a pas fait du chemin que pour admirer cette auto. Maintenant le tour du propriétaire effectué, place à la conduite.

Claustrophobes : faites demi tour !
J'en ai essayé des autos basses, pas larges et dont l'intérieur était petit. Mais celui de la Fiat 850 Moretti est unique. Il ferait passer celui de notre berlinette nationale pour un monospace ! Si si !

L'installation n'est pas forcément plus compliquée que dans les autres autos. On se glisse à l'intérieur en évitant le volant, bref, du vu et revu. Là il faut trouver ses marques. Maxime est plus grand que moi, je dois donc avancer le siège pour enfoncer correctement toutes les pédales. Pas compliqué, mais je dois tout de suite le refaire, je n'avais pas verrouillé le réglage. Ok, je suis installé, les jambes décalées à gauche, mais là encore, quand on conduit une ancienne on connaît la chanson.
Maintenant je ferme la porte. Eh mais ! Là je me rend compte que la place est comptée. Si vous avez des épaules un tant soit peu larges... vous allez être mal assis. Par chance j'ai stoppé les entraînements de rugby il y a deux ans... et du coup mon épaule gauche est contre la portière, mon bras la suit, mais je ne suis pas obligé de me décaler à droite. On pense du coup à une autre chanson, de notre Pat' national...

Contact, démarrage, la belle démarre sans trop de soucis. On est assis bas et on ne voit pas bien où elle s'arrête cette auto. Heureusement les renflements au dessus des roues restent visibles. Et puis elle n'est pas bien grosse, ça devrait le faire. Le levier de vitesse et son gros pommeau tombent parfaitement sous la main. Première, et c'est parti. La Fiat 850 Moretti démarre bien.

A faible allure : elle est facile
Je pars de chez F&F par les petites routes. Pas besoin d'accélérer de trop, laissons le moteur chauffer un peu. Et vu qu'il est à l'arrière et de petite taille, ça arrivera bien assez vite. Première sensation : il n'y a pas de couple. Ou presque, les specs de la voiture le confirment. Heureusement que le poids est faible, sinon on trouverait le temps long. Pour que ça pousse un peu, il faut monter dans les tours. En fait même sans tirer dedans, je me retrouve à évoluer systématiquement au dessus des 3000 tours... en même temps le couple max est situé à 3600 tours !

Un stop se profile... et ça freine ! Le système a été revu, ça se sent. La légèreté est un atout, mais l'efficacité de ce système à disques et tambours est plutôt bluffante. L'articulation et la forme de la pédale sont un brin étonnantes mais en tout cas j'arrive à doser et à m'arrêter sans soucis. Hop, j'ai raté le spot photo. Demi-tour. Le rayon de braquage est plutôt bon, mais il faut mouliner un peu pour arriver en butée.

Accélérons un peu
Plus facile à dire qu'à faire. Si le châssis de la Fiat 850 Moretti est vraiment bon, le moteur... reste faiblard. La même auto avec le double de puissance serait géniale. Sur les routes franciliennes un petit peu vallonnées, c'est plus compliqué. La voiture doit vraiment être poussée dans les tours pour accélérer, et encore ce n'est pas violent. Ce n'est pas avec elle que vous perdrez vos précieux points.

Sur de plus petites routes, on est pas maltraité. Alors que les rustines sont plus nombreuses que le macadam d'origine, mes vertèbres restent bien en place. C'est l'autre atout d'une auto légère, pas besoin de raidir les suspensions de façon trop violente. En prenant de la vitesse, on peut apprécier le placement de l'auto. Au doigt et à l'œil. Elle est vraiment plaisante à conduire. Certes le rythme reste trèèès raisonnable, mais je ne me fais pas surprendre. Les freins aident et l'équilibre est bon. Contrairement à d'autres autos partageant la même architecture, pas forcément besoin de freiner fort pour un transfert de masse. La Fiat 850 Moretti tourne, c'est tout.

Un grand bout de ligne droite dégagé, j'accélère un peu plus. Le moteur monte dans les tours et j'atteins même le régime d'obtention de la puissance maxi à 6200 tours. Mais ce ne sont que 47 chevaux ! Et petite surprise, alors que la vitesse reste raisonnable, le vent est très gênant. Malgré le petit gabarit de l'auto, on dirait une feuille dès que la moindre bourrasque souffle de travers. C'est peut-être le seul piège de l'auto.

Conduire une Fiat 850 Moretti
Etape 1 : il faut la trouver. 300 exemplaires, c'est vraiment peu. Pour rouler dans cette fausse Dino avec un vrai caractère, il faudra bien chercher. Des spécialistes (dont le propriétaire de cette auto, on en parle plus bas) pourront vous aider. Sachez que la côte moyenne d'une telle auto est relativement faible : entre

La cosmétique n'est pas si importante, mais comme dans toutes ces autos anciennes, la rouille est à surveiller. Surtout quand on parle d'une Etcetirini, dont les pièces sont très rares et certaines sont spécifiques... à une seule auto !

Pour ce qui est de la mécanique, pas de soucis à se faire, tout se trouve, la base Fiat 850 est répandue, même de nos jours !

Conclusion : la berlinette des débutants
Si vous avez peur du caractère radical que pourrait avoir une Alpine avec un plus gros moteur, commencez par une Fiat 850 Moretti. C'est bien une berlinette à moteur arrière, elle reste une sportive, dans son dynamisme plus que dans les vitesses atteintes. Le petit moteur reste son point faible. Elle pourrait être une auto fabuleuse avec ne serait-ce que 30 chevaux de plus.

En attendant elle reste conduisible par tous, tant que vous arrivez à vous installer à bord.

Maxime et F & F Collection
On aurait pas pu conduire la Fiat 850 Moretti sans Maxime. Un vrai passionné d'italienne, celle là c'est son auto. Il est aussi spécialiste des italiennes par son métier de négociant qu'il exerce avec F & F Collection situé à Montfort l'Amaury. Voici quelques photos de ce qui était dans leurs locaux quand on y est passé.

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