Un monde à part qui rassemble naturellement davantage les professionnels et de richissimes collectionneurs. Cela dit, il y a moyen de le pénétrer, mais en observant quelques règles de base si on ne souhaite pas s’exposer à des risques inconsidérés.
Qui n’a pas une petite expérience en matière de vente aux enchères ? Qu’elle soit réelle ou virtuelle puisque désormais, le Net met aux enchères toutes sortes d’objets communs comme des vêtements, de vieux jouets ou encore de (petites) œuvres d’art. L’automobile connaît aussi cette tendance qui est de plus en plus marquée ces dernières années.
En effet, la valorisation rapide des voitures de collection ces dernières années ont poussé en avant la professionnalisation de la vente de voitures anciennes afin de dénicher l’acheteur ultime, celui qui se battra jusqu’au bout pour obtenir l’objet de ses désirs.
Une compétition
Naturellement, la vente aux enchères est une forme de compétition. Il y a cet indescriptible plaisir que l’on ressent lorsqu’on remporte une vente, mais aussi l’excitation procurée tout au long du processus renforcée par les stratégies de surenchère comme les coups de bluff.
Les professionnels ont bien saisi l’engouement du public pour ces ventes à marteau levé, au point que celles-ci se sont étendues et ne concernent plus uniquement les grands événements planétaires comme Le Mans Classic, Pebble Beach, le Goodwood Festival of Speed et les autres. Aujourd’hui, à côté des maisons emblématiques comme Artcurial, Bonhams ou RM Sotheby’s, d’autres maisons d’enchères, plus raisonnables ou accessibles, se sont développées. Et avec un certain succès.
La tentation est donc de plus en plus grande pour le particulier ou l’amateur d’y aller jeter un œil et d’y effectuer ses achats. Après tout, c’est aussi un coup de poker : s’il n’y a personne à la vente où que le vrai amateur-concurrent n’est pas là, il y a certainement moyen de faire une – voire plusieurs – bonnes affaires.
Et c’est vrai, mais à condition de bien saisir les règles du jeu. Car sans cela, l’acheteur et le vendeur peuvent s’exposer à de gros risques.
Le processus
À tous les coups, le processus est le même, bien huilé. La maison de vente donne une description précise du véhicule concerné assortie d’une estimation de base émise par un expert, histoire d’attirer les acheteurs.
Cela dit, n’oubliez pas que le prix de l’adjudication n’est pas le prix définitif que vous payerez. Loin de là. Car il faut s’acquitter en sus des frais de commission qui, par exemple, s’élèvent en Belgique chez le spécialiste Bonhams à 15% du prix de vente.
Et il faut encore ajouter le prix de la TVA, soit 21%. Pour certains objets, les frais peuvent être dégressifs au fur et à mesure que le montant de l’enchère progresse, mais c’est plus rarement le cas pour les automobiles.
Renseignez donc vous bien des règles en vigueur dans le pays et des conditions générales de la maison d’enchères. Cela évitera les (très) mauvaises surprises.
Notez encore que le vendeur a le droit de fixer un prix de réserve. Autrement dit, si un certain montant n’est pas atteint, alors la vente ne sera pas conclue. Cela dit, parce qu’il s’agit bien d’un lieu de vente, les arrangements sont parfois possibles après la vente (ou la non-vente dans ce cas) avec le propriétaire.
Une fois la vente conclue et le paiement effectués (attention, dans certains pays, il faut obligatoirement régler en liquide), retirez rapidement votre bien acquis pour éviter des frais de gardiennage.
Bon sens et recours
Les ventes aux enchères se comptent par millions chaque année dans le monde. Il s’agit donc d’un processus d’échange courant. Cela dit, il ne faut pas négliger le canal de vente.
Une maison d’enchères ? Il y a un commissaire-priseur assermenté et qui garantit l’origine du bien. Un site internet comme eBay ? Les certitudes seront beaucoup moins évidentes, car les sites font reposer toute la responsabilité sur le vendeur.
Qui dit cadre juridique dit aussi possibilité de recours en cas de problème. Mais là aussi, les différences entre la maison d’enchère et le site internet sont importantes – sauf s’il s’agit du site internet de la maison d’enchères, bien évidemment.
Ainsi, si la maison de vente est engagée sur l’authenticité et même le vice caché, elle ne l’est pas sur l’état du véhicule qui est laissé à la libre appréciation de l’acheteur.
À l’inverse, le site d’enchères n’est qu’un moyen de mise en contact, mais il ne garantit rien. Et il ne propose donc aucune possibilité de recours que ce soit en cas d’erreur d’authenticité ou de vice caché.
Attention au rythme
Les ventes sont enchères ont ceci de particulier : il faut y accéder, souvent physiquement. Il faut parfois payer un droit d’entrée à la vente et s’inscrire et s’identifier comme acheteur potentiel en communiquant ses coordonnées bancaires. On n’est pas là pour rire.
Les ventes aux enchères sont aussi rythmées. Ça va vite et toute main levée n’autorise aucun retour en arrière. Attention dès lors à ne pas se laisser par l’ambiance et l’enthousiasme. Tenez-vous-en à vos prévisions. Ce qu’on appelle « la folle enchère » (autrement dit le fait de surenchérir de manière irréfléchie) est punie par la loi.
Et encore une fois, n’oubliez pas les frais : ceux pour la maison d’enchères, mais aussi la TVA, l’immatriculation, les taxes d’immatriculation, de frais de transport du véhicule et les éventuels droits de douane si ne véhicule provient d’un pays en dehors de l’Union européenne.
Bref, plus que jamais, une vente aux enchères exige de la préparation. Si vous êtes vendeur, la maison d’enchères sera là pour vous épauler. Mais vous n’échapperez évidemment pas au stress lors de la séance de vente.
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