Techniquement, c’est une œuvre d’art. Mais quel est l’intérêt de Jaguar ? Faire revivre le mythe dans le respect de l’histoire ou exploiter un nouveau filon résolument rémunérateur ?
Jaguar Classic Works, c’est le département qui s’occuper de rééditer des modèles emblématiques de la marque pour des clients (forcément) fortunés. Car ce genre de réplique impose un tarif qui compte 7 chiffres… Ce n’est donc pas à portée de toutes les bourses, loin de là.
Cette réédition de la Type C a fait ses débuts au prestigieux Concours d’Élégance annuel de Hampton Court Palace, en Angleterre, ce vendredi 3 septembre 2021. Les premières Type C Continuation seront construites dans les mois qui viennent afin d’organiser une commémoration inspirée de la course et organisée pour leurs propriétaires en 2022.
Chaque exemplaire adoptera les caractéristiques de la voiture officielle victorieuse au Mans 1953, ce qui inclut le six cylindres en ligne de 3,4 litres et ses trois carburateurs Weber donné pour une puissance d’environ 223 ch, ainsi que les innovants freins à disque qui ont été déterminants dans la victoire obtenue aux 24 Heures du Mans 1953.
Légendaire
L’équipe de Jaguar Classic a minutieusement retracé l’histoire de la Type C pour déterminer les caractéristiques exactes de ce modèle Continuation, de façon à adapter cette réplique à travers les technologies modernes. Jaguar Classic indique en effet que la Continuation Type C est construite selon des normes bien supérieures à celles de la voiture d’origine. Elle a été créée à partir d’un modèle CAO numérisé de la voiture originale (modélisation en 3D), mais la production sera constituée de clones mécaniques. Car ils seront construits selon les mêmes techniques que la voiture originale, mais avec des aciers plus épais pour accroître leur résistance dans le temps et leur fiabilité.
Homologuées FIA
Toutes les voitures produites le sont avec l’homologation FIA afin de leur permettre de participer à divers événements qui permettent aux répliques modernes de concourir face aux modèles historiques, notamment lors du Jaguar Classic Challenge qui inclut des manches au Mans, à Spa-Francorchamps et à Silverstone.
Ce positionnement a notamment généré quelques adaptations par rapport aux modèles originaux. La Continuation reçoit ainsi une nouvelle traverse située à l’arrière qui permet de fixer solidement le harnais. Chaque voiture sera également vendue avec un arceau de sécurité boulonné. Cet arceau est toutefois amovible. Les autres modifications de sécurité comprennent une doublure de sécurité dans le réservoir de carburant, un extincteur et un volant plus petit. En 2021, pas le choix…
Parmi les autres modifications, il faut épingler le ventilateur électrique pour son radiateur ou le volant légèrement plus petit, la plupart des conducteurs ayant manifestement des difficultés à s’adapter au large volant d’origine. Autre détail : si le 3.4 litres donne l’impression d’être équipé d’un alternateur Lucas d’époque, il contient en fait des composants modernes pour plus de fiabilité.
Pompe à fric ?
L’idée de reproduire des modèles emblématiques d’époque est probablement une bonne idée qui ravira les puristes et, surtout, les grands collectionneurs. Cela dit, on peut se poser la question de la démarche de Jaguar. Est-elle réellement historique ou alors est un moyen supplémentaire de faire rentrer de l’argent dans les caisses de la marque ? Bonne question et réponse évidente : il est clair que Jaguar doit rentabiliser ce département et donc, gagner de l’argent sur ces modèles.
Cela dit, vu le niveau de (re)développement de ces modèles Continuation, quelques investissements de taille sont aussi nécessaires. Dès lors, le fait de devoir repenser les choses indique que Jaguar ne gagne probablement pas tant d’argent que cela sur ces modèles. La fibre historique est donc largement dominante dans l’approche. Pour notre plus grand bonheur. Et plus encore pour ceux qui peuvent se payer ces répliques « Continuation ».
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